Les Chroniques de l'Imaginaire

Le chemin des dieux - Depotte, Jean-Philippe

Achille est en admiration devant Uzumé… enfin son portrait en dix mètres par six qui s’expose sur les murs de l’aéroport de Tokyo où il vient de débarquer. Cela fait douze années qu’il ne l’a pas revu et pourtant, il aura suffi d’un coup de fil de Francis lui annonçant la disparition de la belle pour traverser la moitié du monde, faisant fi de l’Incident qui secoue le Japon et a amené le consulat à déconseiller tout voyage vers le pays du soleil levant. D’ailleurs, à l’aéroport, les étrangers sont tous en train de fuir.

Alors qu’il attend son ami, il découvre ébahi, lors d’un reportage télévisé en direct sur l’enlèvement de la doyenne du Japon, Uzumé libre et bien vivante. Mais alors pourquoi ce coup de fil catastrophique ? Il est bien décidé à demander des explications à Francis qui est d’ailleurs en retard. Après avoir tenté de le joindre sur son portable, il appelle à son domicile où la femme de Francis lui annonce son suicide. Il n’a laissé aucune lettre, aucun signe, en dehors de ce coup de fil à propos d’Uzumé.

Achille aurait pu faire demi-tour et rentrer chez lui mais finalement, en voulant en apprendre plus sur la soi-disant disparue, il se fait piéger dans un bar à hôtesse et dépouiller de toutes ses affaires à l’exception de la carte de visite d’une brève rencontre de l’aéroport et d’un porte-bonheur. Il doit donc rester, dans un Japon qui lui réserve plus d’une surprise…

Étrange, c’est le mot idéal pour qualifier l’intrigue de ce roman, classé en science-fiction mais qui flirte allègrement avec le polar et le fantastique. C’est la quête d’un homme à la recherche de la femme qu’il a aimée et qui va découvrir plus avant un pays complexe, entre modernité et traditions.
On sent tout l’amour, voire la passion de l’auteur pour le Japon aux multiples facettes et contrastes. Jean-Philippe Depotte nous offre une visite où, petit à petit, les légendes et coutumes de l’archipel vont se mêler au réel. Mais nul besoin d’être un expert en culture nippone, au contraire. L’auteur nous guide, nous prend la main et nous montre toute la richesse du pays qui a su se tourner vers l’avenir sans pour autant renier son passé.

Après, il y a toute une dimension philosophique et spirituelle qui m’a laissée de marbre, quand elle ne m’a pas ennuyée, et je pense être quand même passée à côté d’une partie du message de ce roman. Mais si vous aimez les belles plumes, la réflexion, si vous avez envie de découvrir ou redécouvrir le Japon, ce livre est pour vous.