Les Chroniques de l'Imaginaire

Le disparu d'Oza-Gora (Oniria - 2) - Parry, B.F.

Cela fait à présent quatre jours que la princesse Aanor est retenue prisonnière au cœur d’Ephialtis, la cité où tous les cauchemars sont enfermés, par la Bête, un terrible dragon à trois têtes, leader de la révolution des cauchemars. Elle a réussi à communiquer le lieu de sa détention à sa mère, la reine d’Oniria, et se demande pourquoi celle-ci n’a pas dépêché la CRAMO (la police du royaume) pour la délivrer. Mais cette dernière a fort à faire avec la révolte en cours. Aanor ne peut plus qu’espérer le secours d’Elliot. Le temps presse car la Bête est chaque jour plus puissant. D’ailleurs, la princesse ne comprend toujours pas pourquoi il l’a enlevée. Par contre, elle a eu le temps d’apprendre la vérité sur l’horrible cité où elle est détenue : contrairement à ce que sa mère lui a appris et clame au reste du royaume, ses habitants ne sont pas tous des criminels mais en majorité de pauvres gens qui ont juste eu le malheur d’être différents, malades, effrayants… Aanor peut presque comprendre leur besoin de reconnaissance même si elle désapprouve les méthodes employées pour se faire entendre. Mais voici que la Bête dévoile enfin son projet : il compte épouser la jeune fille afin de prouver à l’ensemble du royaume qu’ils n’ont rien à redouter des cauchemars. La princesse n’a plus qu’à prier pour un sauvetage rapide.

Elliot, lui, est à mille lieues de se douter du sort de son amie. Il va enfin rencontrer le Marchand de Sable, son unique espoir de sauver son père, condamné par les médecins. Le temps presse car le corps médical ne lui donne pas plus d’un mois à vivre.

Eliott trouvera-t-il enfin le remède qu’il cherche ? Aanor sera-t-elle sauvée ? L’heure est grave à Oniria…

C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé Elliot et le monde d’Oniria. Après un tome introductif, ici, notre jeune Créateur se familiarise avec ses nouveaux pouvoirs et, tout comme le lecteur, découvre plus en profondeur le fonctionnement du royaume des rêves. C’est un univers dense, bien construit et fascinant. Au centre du roman, de magnifiques illustrations d’Aleksi Briclot offrent une mise en image remarquable : on s’y croirait.

L’intrigue ne souffre aucun temps mort entre la quête d’Eliott pour sauver son père et la révolution en marche. Les révélations et retournements de situation sont légion et happent le lecteur pour ne le relâcher qu'une fois la dernière page tournée.

Cette histoire fantastique pose également des questions plus graves comme le terrorisme ou l’art délicat de la diplomatie.

Elliot ne fait que peu d’apparitions dans le monde réel, l’urgence de la situation lui imposant de rester le plus possible dans le monde des rêves. Il reste encore très fougueux, ayant tendance à agir selon son cœur sans trop réfléchir. Il finira pourtant par découvrir que parfois la situation impose une retenue pour le bien commun.

Je n’émettrais qu'une petite critique : la quatrième de couverture dévoile trop d’éléments de l'intrigue et gâche une partie du suspense.

Une visite du royaume des rêves réussie et le temps risque de sembler bien long en attendant l’automne, date de sortie du troisième volume. Pour tous les curieux à partir de onze ans.