Nous sommes à Sam-en-Kar, en 388 C.S. Un jeune garçon relit son journal intime, celui où il notait toutes ses pensées, si mûres et complexes pour lenfant de cinq ans quil était à lépoque. Mais cet enfant avait déjà vécu et il se souvenait de ces vies. Cet enfant, cest Marco, cloné en ce monde par Anna après la terrible fusillade qui lui a couté la vie ainsi quà Alex et Jenny dans lunivers de Gê. Dailleurs, à Sam-en-Kar, le destin a voulu que les deux âmes surs, clonés aussi par Anna, soient frère et sur. Contrairement à Marco, ils nont aucun souvenir de leurs autres vies et pouvoirs, à lexception de ce rêve récurrent, un rêve où ils partagent dautres sentiments que ceux que la morale approuve.
Mais voilà quen 394, Anna, elle aussi à labri dans la région de San-en, découvre que les Alex et Jenny de Gê ne sont pas morts. Voilà dix-huit ans quils sont détenus dans les locaux dune société de neurosciences, sujets détudes maintenus dans un pseudo sommeil et bourrés de drogues.
Pendant que Marco espère que ses amis se souviendront de qui ils sont, Anna décide de tout mettre en uvre pour libérer les cobayes. Mais tous vont vite découvrir quune lourde menace pèse sur le Multivers.
Leonardo Patrignani nous offre la conclusion de sa trilogie consacrée aux univers parallèles, une histoire dense et complexe où lamour ne connait ni les frontières du temps ni celles de lespace.
Il faut reconnaitre quil nest pas aisé de se replonger dans ce récit. On tâtonne pendant les premiers chapitres puis petit à petit, les pièces du puzzle se mettent en place et on trouve les réponses à nos questions, même si elles ne sont pas toujours très claires.
On pourrait diviser le roman en deux grandes parties, une première tournée vers la réflexion avec Marco qui cherche et sinterroge et une seconde qui privilégie laction dans le terrible monde de Gê, cette société qui se clame idéale mais cache en réalité une terrible dictature. Jai clairement préféré cette partie où on aborde des thèmes comme la manipulation des masses, lendoctrinement, la justification dactions terroristes au nom du bien commun. Le fil conducteur est plus clair et moins obscur que les pérégrinations de lauteur au sein de son Multivers qui finissent pas perdre le lecteur.
Une conclusion réussie, malgré une première partie un peu longuette et obscure mais qui laisse place à une dystopie bien maitrisée et effrayante.