Une jeune femme est retrouvée nue et désorientée dans la cage d'escalier d'un immeuble. Aucun habitant ne la connait. Seul un locataire ne répond pas. Est-il absent, serait-ce lui le coupable ? Pour l'inspectrice Petra Westman, la jeune fille a été abusée et elle, seule, peut aider la victime à traverser cette épreuve. Saura-t-elle dissocier ses propres émotions de son travail professionnel afin de mener à bien cette enquête ?
Dissonances interpelle le lecteur sur tous les maux de la jeunesse d'aujourd'hui : alcool, drogue, pédophilie, viol collectif. Sous forme d'enquête policière, le lecteur découvre le cauchemar d'une soirée d'excès. On a beau prévenir nos enfants de tous les dangers, quand ils sentent le vent de la liberté, ils n'entendent que le désir de leurs propres expériences. Ils s'envolent invulnérables.
Carin Gerhardsen joue aussi sur les a priori des gens. Les habitants de l'immeuble ne connaissent pas particulièrement Gidéon, mais ils le désignent, tous, comme véritable coupable. L'artiste déchu, discret, recevant des jeunes filles chez lui, ne peut, selon la population, que cacher un lourd secret. Et pourquoi pas la pédophilie ?
L'enquête atteint alors une tournure prenante. A partir de témoignages flous, de souvenirs enterrés et de sentiments bafoués, Petra et Jansson surfent sur les hypothèses. Ils délaissent les fausses pistes au fur et à mesure de témoignages concordants. Qu'ont-ils de sûr ? leurs instincts de flics et les expériences de la vie.
Dissonances est un roman policier remarquable par la tournure des événements. Ici, beaucoup de personnes croient et agissent selon leurs impressions, leurs interprétations. Mais souvent, ils ont tort et font bien plus de mal que de bien. Au milieu de cette nuée, deux flics prennent du recul sur les gens, sur la vie des jeunes. Ce n'est pas toujours beau à voir. Or Carin Gerhardsen l'amène de façon neutre, humaine. La vie est ainsi, le tout est de guérir de ces maux.
