Les Chroniques de l'Imaginaire

Wave - Deraniyagala, Sonali

Sonali Deraniyagala est en vacances à Yala, un parc national sur la côte sri lankaise, avec toute sa famille : ses parents, son époux Steve et ses deux garçons, Vikram huit ans et Malli cinq ans.
Ce matin-là, elle discute avec Orlantha, une amie qui loge dans le même hôtel. Elles sont surprises d’apercevoir l’océan au lointain alors qu’habituellement, on le voit à peine. Là, on distingue avec netteté la crête blanche d’une vague. Au départ, Sonali est juste intriguée puis très vite, elle réalise qu’il faut fuir, vite. Elle ne connait pas avec exactitude la nature du danger, juste qu’il est présent. Elle ne prend même pas le temps de prévenir ses parents qui logent dans la chambre à côté. Elle court avec Steve et les enfants. Ils réussissent à monter dans une jeep qui roule vers les hauteurs quand soudain, c’est l’impact…

Lorsque le calme revient, Sonali est seule, au cœur d’un paysage dévasté. Nous sommes le 26 décembre 2004 : un séisme s’est produit dans l’océan indien, créant une vague gigantesque, un tsunami, qui vient de frapper le Sri Lanka et d’autres régions, causant des milliers de morts. Sonali fait partie des survivantes mais, en l’espace de quelques secondes, elle a tout perdu.

On a tous en tête les images de cette vague gigantesque emportant tout sur son passage et réduisant la vie de milliers de personnes à néant au lendemain du jour de Noël 2004. Beaucoup étaient là en vacances, afin de profiter de moments agréables en famille, et tout a été balayé en quelques secondes.
Wave est l’histoire de Sonali Deraniyagala qui a perdu son mari, ses enfants et ses parents.

Ne cherchez pas un récit catastrophe ou documentaire sur le tsunami car ce roman se place du point de vue de l’auteur, de ce dont elle se souvient, et force est de constater qu'elle a vécu les premiers jours dans une sorte de torpeur, d’irréalité. Puis petit à petit, elle réalise l’horreur et commence alors le terrible travail de deuil avec toujours cette question : pourquoi moi ? Comment vivre quand tous ceux qu’on aime sont partis ?
C’est finalement un hommage à la vie, un hommage à ses proches que l’on découvre par petites touches, quand Sonali se souvient des jours heureux. Le style est sec, abrupt, non sans une certaine retenue.

Pudeur est certainement le mot qui décrit le mieux ce récit. Malgré l’horreur, malgré la douleur, malgré l’innommable, l’auteur ne cède jamais au larmoyant, à la sensiblerie excessive. Non, elle raconte juste son ressenti, le vide immense, la peine mais on reste très extérieur à tout cela, certainement parce qu’il est impossible de se mettre à sa place. Je pensais être beaucoup plus bouleversée, mais non.

Un témoignage sobre et digne sur la perte, le deuil, la survie de celui qui reste.