Les Chroniques de l'Imaginaire

Stone rider (Stone rider - 1) - Hofmeyer, David

Plus que deux jours avant la course, le Circuit de Blackwater, 2500 klicks à travers une région hostile et désertique, une semaine d’enfer, mais avec à la clef, pour le gagnant, un aller simple pour la Base, le paradis en somme et le début d’une toute nouvelle vie.

Adam Stone rêve de participer afin d’échapper à la Mine, seul avenir possible s'il reste dans sa ville natale de Blackwater. Il est sûr de sa békane, une Longthorn qu’il a héritée de son frère, qui l’avait reçue de son père avant lui : c’est ainsi que les choses se passent depuis l’invention des courses. Les békanes se transmettent de père en fils, de mère en fille, et font presque corps avec leur conducteur. D’ailleurs, la sienne semble apprendre et anticiper ses besoins.

Il n’a plus que deux jours pour s’inscrire mais encore une fois, alors qu’il a enfin réuni l’argent nécessaire, il renonce. Il ne peut abandonner la belle Sadie Blood, la meilleure réparatrice de békanes, dont il est follement amoureux même s'il est conscient que c’est sans espoir. Mais plus encore, il ne peut laisser son frère Frank, surtout depuis que ce dernier a perdu une jambe voilà deux ans, dans la même course.

Seulement, le destin va cruellement frapper Adam qui n’aura plus le choix : il devra participer à la course…

Stone rider a été une agréable surprise, un roman dévoré en une après-midi tant il est prenant. Au départ, je ne pensais pas réellement être passionnée par cette histoire de course mortelle à motos et pourtant…

Dans cet univers cruel et désertique, où la loi du plus fort prévaut, on découvre Adam, un adolescent bien décidé à se faire sa place, mais sans se perdre. Pourtant, il va très vite être confronté à des choix qui remettront en question ses valeurs. Pour avancer, peut-on se renier ? Telle est la question de fond de ce roman.

Une fois l’univers posé et la course engagée, plus aucun répit n’est laissé au lecteur. Les péripéties s’enchainent et on pourrait presque sentir l’urgence qui habite nos jeunes pilotes. L’écriture est franche et sans détour, à l’image de la course. Tout concourt pour former un roman abouti et intéressant qui n’est pas sans rappeler la nouvelle Marche ou crève de Stephen King, parallèle assumé par David Hofmeyer comme il l’explique en fin d’ouvrage.

De la situation qui a mené à l’émergence de ces courses, on ne sait que très peu de choses. Idem pour la Base : notre connaissance se borne aux rumeurs, aux ouï-dire, exactement comme pour les personnages de ce roman. Comme eux, on rêve de cet ailleurs décrit comme idyllique et bien évidemment, l’envie est grande de comprendre ce qui se cache forcément derrière tout cela. Malheureusement, il faudra attendre, ou devrais-je dire heureusement, car cela augure une suite que j’ai hâte de découvrir.

Une course haletante dans un univers post-apocalyptique avec des personnages attachants, qui devrait ravir les lecteurs à partir de quatorze ans, filles comme garçons.