Les Chroniques de l'Imaginaire

La prophétie de la Reine des neiges (Animale - 2) - Dixen, Victor

Nous sommes à Copenhague en février 1833 dans une modeste chambre sous les toits. C’est là que vit Hans Andersen, vingt-huit ans. Ce fils de cordonnier a une ambition : écrire un roman afin de faire taire tous ceux qui n’ont jamais cru en lui. Pourtant, le voilà prêt à abandonner son rêve, sa plume réduite au silence par l’angoisse de la page blanche : Hans n’arrive pas à écrire et les pages à moitié rédigées s’amoncellent à ses pieds, comme autant de preuves de son manque d’inspiration et de talent. Il a d’ailleurs décidé d’arrêter là ses rêves de grandeur et de rentrer chez lui suivre les traces de son père. Mais voilà que sa logeuse lui apporte une enveloppe. Celle-ci contient une histoire, celle de Blonde, cette jeune fille qu’il a rencontré en janvier. La lettre commence par une confidence : « Tout ce que vous pensez savoir de moi est faux... ». En effet, lors de leur rencontre, Blonde a menti mais voilà qu’elle se décide à dire la vérité.

Elle lui apprend qu'elle est la dernière héritière d’une lignée d’hommes-ours, les Berserkers. Elle pensait pouvoir couler des jours heureux avec l’amour de sa vie, Gaspard, sur l’île sans nom, là où pousse le chardon blanc, élément indispensable de l’eau-lumière, cet élixir qui l’aide à canaliser la bête en elle. Seulement, un jour, un bateau est arrivé, sous les ordres d’une mystérieuse femme, la Reine de neiges. L’équipage avait pour mission de capturer tous les hommes-ours du monde. Et voici ce qui lui est arrivé…

A la fin du premier tome consacré à Blonde, nous avions laissé notre héroïne sur l’île sans nom, fraîchement mariée à Gaspard. Les deux amoureux semblaient promis à un avenir sans nuage puisqu'ils avaient découvert que le chardon blanc poussait encore en ces lieux. D'ailleurs, je ne m’attendais pas à les retrouver dans une suite.

Mais Victor Dixen en a décidé autrement : point de répit pour nos personnages qui vont se retrouver entraînés dans une intrigue où se mêlent l’Histoire et la légende. C’est ainsi que l’auteur nous offre une plongée en 1833 et imagine un vaste complot politique avec le soutien d’une reine de contes : la Reine des neiges (la vraie, la cruelle, pas celle récemment imaginée par les studios Disney). Et l’alliance est réussie pour une intrigue qui navigue sans cesse entre réel et imaginaire et nous livre une histoire haletante, aux multiples rebondissements, très ancrée dans l’époque mise en scène et incroyablement crédible.

Le récit est habilement conté, entre les aventures d’un jeune auteur que nous connaissons aujourd'hui tous, Hans Andersen, et les lettres qu’il reçoit, adressées par Blonde. Chacune de ces missives est présentée comme l’ultime et ainsi, la tension est parfaitement maintenue, tel un fil toujours sur le point de se rompre.

Laissez-vous envoûter par le talent de conteur de monsieur Dixen, qui se confirme roman après roman, et partez, vous aussi, sur les traces de Blonde.