Emily et le miroir magique (Emily - 2) - Webb, Holly

Cela fait à présent une semaine qu’Emily a appris qu’elle avait été adoptée ou plutôt trouvée au bord de la rivière. Elle a dans le même temps découvert que tous les membres de sa famille d’adoption étaient des fées, gardiens des portes magiques reliant les deux mondes, celui des humains et celui des fées. D’ailleurs, Emily avait par accident franchi une de ces portes et cela avait failli tourner à la catastrophe puisqu'elle avait été repérée par les Dames de la cour féerique, qui aiment garder de jeunes enfants auprès d’elles pour conserver leur jeunesse. Mais heureusement, ses deux sœurs avaient pu la sauver.

Depuis, Emily se pose des tonnes de questions : qui sont ses vrais parents ? Pourquoi l’ont-ils abandonnée ? Quelle serait sa vie s’ils ne l’avaient pas fait ? Elle ne peut également s’empêcher d’en vouloir à sa famille pour lui avoir caché la vérité si longtemps. Bref, Emily se sent perdue. Elle doit en plus affronter les remarques de la méchante Katie à l’école. Mais surtout, elle meurt d’envie de retourner dans le royaume des fées pour revoir l’ondine aux cheveux verts malgré l’interdiction formelle de ses parents...

Nous retrouvons la jeune Emily pleine de doutes et d’interrogations quant à sa filiation. L’auteur décrit parfaitement l’état d’esprit de la fillette, qui aime sa famille mais ne peut s’empêcher de se demander ce que serait sa vie si... Le roman fait la part belle à la notion d’acceptation, de différence : pas facile de trouver sa place quand on se sent tellement différent de sa famille. Surtout qu’Emily ne peut même pas se confier à sa meilleure amie, ce qui entraine son lot de tensions. Filiation, amitié, harcèlement à l’école sont les thèmes centraux de ce tome, et je ne doute pas que les lectrices se retrouveront dans le personnage d’Emily.

Si le fantastique est toujours présent, c’est donc le réel qui prend le pas dans ce volume. J’ai d’ailleurs trouvé la fin assez précipitée, concentrant toute l’action en une dizaine de pages à peine. J’en venais même à penser que l’auteur allait nous laisser sur un cliffhanger mais non, on a plutôt le sentiment qu’elle a bâclé la fin afin de ne pas fournir un trop gros roman : c’est un peu dommage.

Néanmoins, Emily est une série sympathique, pour les jeunes lectrices à partir de neuf ans, dans un univers qui allie avec beaucoup de justesse imaginaire et réel et permet de s'évader tout en ouvrant la réflexion sur des questions actuelles.