Eriol, un homme poussé par le désir de connaître d'autres peuples et contrées, débarque sur lÎle Solitaire. Il la sillonne pendant plusieurs jours avant de sarrêter un soir à Mar Vanwa Tyaliéva, la Chaumière du Jeu Perdu. Il y est accueilli par les elfes Vairë et Lindo qui lhébergent et lui proposent de rejoindre tous les hôtes de la chaumière autour du feu pour écouter des contes. C'est ainsi qu'il prend connaissance d'Ilùvatar, de la création des Ainur et de leur musique qui donna naissance au monde.
Émerveillé par ce qu'il entend, Eriol décide de rester dans ce lieu pour en apprendre plus sur les Jours Anciens. C'est ainsi qu'il découvre la venue dans le monde des Valar tels que Manwë, Ulmo, Aulë et Melko, le plus puissant de tous. Celui-là même qui, poussé par le désir de dominer le monde, trahira les autres Valar, les poussant à se protéger en créant le domaine de Valinor et les deux arbres apportant la lumière. Des siècles plus tard, ils enchaînèrent Melko afin que les elfes puissent s'éveiller en sécurité. Quand les Valar les trouvèrent, ils les invitèrent à les rejoindre dans Valinor et il s'ensuivit de nombreux siècles où les elfes fabriquèrent des cités et des joyaux magnifiques. C'est à cette époque que Fëanor créa les Silmarilli.
Durant cette période, Melko fut libéré par Manwë qui le pensait repenti. Mais après avoir distillé ses mensonges auprès des elfes, il profita dune grande fête pour leur voler les Silmarilli et détruire les arbres qui apportent la lumière avant de se réfugier dans les Montagnes de Fer. Fëanor, le cur obscurci par la douleur et les mensonges de Melko, décida de se rebeller en défiant Manwë. Haranguant la foule dans la cité Kor, il partit accompagné des elfes de son peuple en direction des Grandes Terres pour reprendre ses richesses à celui qui avait apporté malheur et désolation en Valinor...
Ce sont les premiers écrits de J.R.R. Tolkien sur la Terre du Milieu et la mythologie qu'il imagina bien avant décrire Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux. Ces contes retravaillés donneront une vingtaine d'année plus tard Le Silmarillion. De fait, on retrouve beaucoup de similitudes, et également des changements et des contradictions entre les deux ouvrages.
Christopher Tolkien vient en aide aux lecteurs en les expliquant par le détail après chaque conte. Les lecteurs qui préfèrent le charme des contes éviteront ces explications parfois très (voire trop) amples et pouvant gâcher la magie créée par les récits.
Je me suis replongé en parallèle dans Le Silmarillion et finalement j'ai préféré ces contes plutôt que son successeur. Le fait qu'un humain, Eriol, écoute les contes des elfes descendants directs de ceux qui habitèrent Valinor rend l'histoire plus accessible, même si lon trouve quelques appellations troublantes comme les "Gnomes" pour un des peuples des Eldars (qui heureusement deviendront les Noldors par la suite). Lautre intérêt de ces contes, au prix de quelques longueurs et dun style écriture particulier, est quils donnent plus dexplications que Le Silmarillion sur ce qui sest passé pendant les Jours Anciens, apportant plus de profondeur, sil en était besoin, à l'univers créé par J.R.R. Tolkien.
Cest donc un ouvrage fort plaisant destiné avant tout aux lecteurs avide den savoir plus sur les Valar et Jours Anciens de la Terre du Milieu.