Alors qu'il n'était encore qu'un enfant, Ordo a dû quitter la demeure familiale pour partir en apprentissage. Il est le sixième enfant de la fratrie. Il est né le sixième jour de la sixième lune. Son destin ne lui appartient pas mais il devra se battre pour l'atteindre. Ordo est, ainsi, introduit dans la Loge noire, une chambre secrète du Talion qui forme les assassins les plus dangereux et cruels. Ceux qui empêchent le changement dans la société.
Certains voient les tueurs de la Loge noir comme des élus. Ordo n'est pas de ceux-là. Il sait qu'il n'est qu'une machine aux ordres de son mentor et de son collège, un boucher spécialisé dans le bipède. Il a fait la fortune des croque-morts et il en a marre. Il est dégoûté par son travail, par la société dans laquelle il massacre, par les secrets qu'il protège. Son dernier ordre de mission le fait vomir. Il doit abattre Héba, la seule autre survivante à l'instruction.
Dans l'univers des Nains, le Talion est la faction des commerçants et des négociants dont les plus grandes familles baignent dans les richesses. Mais le succès a toujours un prix. La fortune et la force du Talion sont maintenues grâce à un groupe masqué qui agit en dehors de tout contrôle et de respect pour la vie ou, plus simplement, du concept de justice. Peu peuvent lutter contre et ils ne sont que deux à pouvoir espérer réussir à changer les choses.
Cette bande dessinée est le deuxième opus de la série des Nains. S'il est toujours scénarisé par Jarry, le dessin est réalisé par Créty. Le premier est moins en forme que pour Redwin de la forge et le second n'est pas aussi bon que Goux.
Le récit est un mélange entre une histoire d'assassinat et de casse. Elles ne sont, ni l'une, ni l'autre, originales ou passionnantes. C'est de la fantasy classique, basique même, à laquelle j'ai de plus en plus de mal à accrocher. Je m'y ennuie. Pourtant le scénario est construit correctement. Les événements s'enchaînent, une dynamique est présente et la mise en scène est plaisante mais il n'apporte rien de neuf. Les personnages ne sont pas, non plus, particulièrement attachants. L'un dans l'autre, vous avez une histoire de fantasy sans saveur.
J'ai la même peine au niveau du dessin de Créty et des choix artistiques. Ce n'est pas mauvais mais c'est trop quelconque. Cet album n'a pas de personnalité, bien qu'il soit, techniquement, bon. On dirait qu'on a pris le graphisme fantasy version deux, qu'on y a ajouté les couleurs sombres type trois (parce que c'est une histoire d'assassins) et les ombrages foncés ++ (parce que c'est une histoire d'assassins, bordel). En outre, l'aspect "nain" des acteurs n'est pas franchement visible, au contraire de Redwin de la forge.
Bref, Ordo du Talion est une déception. C'est trop commun, trop basique, sans vie. On pourrait remplacer les nains par des elfes, des humains ou des hobbits sans que cela change quoi que ce soit.
