Si une conférence sur les univers parallèles est organisée, l'invité d'honneur ne peut être que le Professeur Infini. Si la machine qu'il a mise au point lui a bien permis d'accéder à d'autres mondes, il en a été marqué à vie. En effet, un dysfonctionnement profond a modifié sa structure moléculaire et a provoqué un échange de corps entre lui et un habitant de cet univers qu'il souhaitait explorer. Depuis, il consacre son temps à la recherche d'une solution pour retrouver son enveloppe originelle. Mais depuis quelques temps, plus rien ne va. Des brèches semblent s'ouvrir d'elles même, et des créatures étranges et effrayantes en surgissent. Les taux de rayonnement ne sont pas sans rappeler l'incroyable source d'énergie que le professeur pensait trouver pendant ses recherches. Il a peut être enfin trouvé une piste...
Professeur Infini est la première uvre de Marc Lataste. Le style est assez atypique et clairement identifiable, il faut bien le dire. Un mélange assez étrange et plutôt bien dosé entre manga, dessins animés, sans manquer quelques références au monde des comics. Les influences sont diverses et l'on ne saurait manquer d'y voir quelques clins dil. Si globalement la critique souligne la référence à X-Men (un scientifique atypique entouré de son armée de super-héros...), je ne peux m'empêcher, moi, de penser à certains dessins animés de mon enfance.
Le dessin est simple et percutant. Ne nous y trompons pas, il n'est pas enfantin pour autant. Il restera donc accessible à tous.
Les personnages sont variés et présentés en quelque sorte comme des mines de possibilités. Ils semblent tous détenir un lourd, très lourd secret, le plus surprenant dans ce domaine étant très certainement le guerrier Olrik dont on a pour le moment du mal à comprendre la place. Lataste nous offre une ébauche de tout cela, se laissant toute la marge de manuvre nécessaire pour nous les faire découvrir ultérieurement. Lambiguïté est clairement installée.
L'histoire, tout en restant assez conventionnelle, n'en tombe pas pour autant dans le classique cliché. C'est rythmé, plutôt fluide, et plein de rebondissements. Des interrogations assez nombreuses finalement qui laissent présager un second tome, que je lirai aussi avec beaucoup de plaisir.