Dans ce magnifique livre, le narrateur est le héros principal. Il joue au cerf-volant près du lac Clameur, endroit ayant mauvaise réputation auprès de toutes les générations. Aussi bien maléfique qu'inquiétant, ce lac transpire de légendes.
Notre jeune garçon laisse échapper son cerf-volant qui se précipite vers le lac. Horreur ! Il doit à tout prix le récupérer. Le lac est recouvert d'un épais brouillard. Impossible de retrouver son objet préféré. C'est alors qu'en libérant un oiseau prisonnier des branches, notre héros aperçoit une jeune fille frêle aux cheveux blancs et aux lèvres couleur carmin, seule au milieu de ce tapis brumeux. Notre héros doit la libérer.
Ce livre illustré plein de poésie nous emmène dans ce monde irréel, où l'amour et la douceur nous font oublier les couleurs froides occupant le début de ce livre.
Nous sommes dans l'inquiétude au début de l'histoire puis fascinés à la fin. C'est beau, c'est simple et pur.
Les illustrations de David Sala nous font penser aux tableaux de Klimt : mêmes ondulations, mêmes couleurs.. Le livre est original par ces dessins et sa fragilité. Il nous emporte dans la froideur du lac, qui ne peut nous laisser indifférent. On a du mal à croire que ce livre peut intéresser les enfants à partir de 5 ans, mais c'est justement par cette froideur illustrée sur la couverture que leur curiosité peut s'éveiller.
La prisonnière du brouillard est à la fois princesse, jeune fille et enchanteresse. Mais derrière tous ces traits, l'auteur Guillaume Guéraud n'a t-il pas voulu décrire une simple jeune fille ayant besoin d'amour ?
