Ce deuxième volume de l'intégrale de Les aventuriers de la mer reprend les trois tomes français correspondants au deuxième tome de la trilogie originale en anglais.
Brumes et tempêtes
Après la rébellion des esclaves, la vivenef Vivacia a été prise par le capitaine Kennit. Déstabilisée par les effusions de sang à son bord, privée de matelots connaissant leur travail, la vivenef nouvellement éveillée n'était finalement pas si mécontente de tomber sous la coupe du séduisant pirate. Mais la vie de celui-ci ne tient qu'à un fil après sa rencontre malencontreuse avec un serpent de mer qui lui a pris sa jambe, et la survie de Hiémain est liée à celle de son nouveau maître...
De son côté, Althéa s'est fâchée avec Brashen et chacun a poursuivi son chemin de son côté. La chance semble enfin sourire à la jeune femme, sous le forme d'une vivenef de caractère, la charmante Ophélie. Elle va enfin pouvoir rejoindre Terrilville où elle espère pouvoir affirmer ses droits sur la Vivacia.
La situation ne s'améliore pas à Terrilville, où les Premiers Marchands peinent de plus en plus à faire face à l'inconséquence du Gouverneur. Pour les Vestrit, la chute semble sans fin et la famille ne peut qu'attendre de nouveaux coups du sort.
Mais quel est le lien mystérieux entre serpents de mer et dragons ? Qu'annoncent les cauchemars prophétiques d'Ambre et les rêves incompréhensibles de la Vivacia ? Quel est donc le secret du bois-sorcier... ?
Prisons d'eau et de bois
Une vivenef qui voguerait de son plein gré sous le commandement d'un pirate ? Nul ne peut croire à pareille aberration ! Pourtant, la Vivacia n'est pas insensible au charme du charismatique capitaine Kennit et se laisse séduire tant par le personnage, qui la flatte et excite sa jalousie, que par ses ambitions affichées, libérer les esclaves et fédérer les pirates pour améliorer leurs conditions de vie. Hiémain ne sait comment l'inciter à la prudence, d'autant que lui-même commence également à admirer cet homme qui surclasse facilement son propre père.
Ce sont les pirates qui sont à l'honneur de ce tome, où l'on découvre toutes les facettes du capitaine Kennit. Celui-ci est un être torturé, qui comprend aussi mal son entourage que celui-ci ne le comprend, mais la chance l'accompagne et retourne les situations en sa faveur, entraînant une indéfectible fidélité de ceux qui le suivent. On voit avec fascination la Vivacia, qui se cherche encore après avoir été malmenée par Kyle Havre, tomber sous la coupe du ténébreux pirate...
L'éveil des eaux dormantes
La situation explosive de Terrilville n'aurait pu durer éternellement, et les étincelles allumées de ci de là mettent le feu au poudre. Les heurts se font plus violents entre les Premiers Marchands et les représentants du Gouverneur, qu'il s'agisse des administrateurs véreux ou des galères de guerre chalcédiennes "de patrouille". C'est alors que le Gouverneur décide sur un coup de tête de se rendre à Terrilville pour imposer sa domination. L'occasion est trop belle pour ses nobles qui veulent se débarrasser de cet enfant gâté, les Chalcédiens qui veulent faire main basse sur Terrilville et les Nouveaux Marchands qui font feu de tout bois...
Malgré certains passages un peu longs, on ne s'était encore jamais ennuyé dans ce cycle. Mais là, on comprend que la machine est lancée, les événements s'emballent sans retour arrière possible. La famille Vestrit sombre plus bas qu'elle ne l'avait jamais fait, et Malta - la frivole et égoïste Malta, exaspérante tant elle a toujours ramé à contre-courant des efforts de sa famille - acquiert d'un coup la maturité qui lui manquait, même si bien sûr son jeune âge la pousse encore à faire de mauvais choix.
Mais ce que j'ai lu plus apprécié dans ce tome, c'est la reconstitution - enfin ! - du puzzle concernant les serpents de mer et les dragons. On n'est pas encore au bout, mais on a déjà suffisamment de pièces pour saisir la tragédie relatée ici.
C'est un volume que j'ai dévoré à toute vitesse, et qui me donne très envie de découvrir sans attendre la fin de cette trilogie exceptionnelle !
