Les Chroniques de l'Imaginaire

Jurassic Park - Crichton, Michael

J'ai dépensé sans compter ! J'ai créé un parc zoologique hors du temps et fantastique où la biologie et la génétique sont au service du divertissement. Mes animaux profitent d'une aire immense et totalement naturelle, à l'abri de la pollution et de l'influence néfaste de l'homme. Des enclos gigantesques où vivent sans souci des créatures magnifiques dont tous les paramètres sont établis par des professionnels, les meilleurs, pour optimiser leur bien-être. Pour mon parc, j'ai recréé les dinosaures. Soyez le bienvenu à Jurassic Park !

Mais avant d'ouvrir, mon entreprise a besoin de l'aval de mes associés et de pointures dans le domaine du saurien. Ils sont en route vers Isla Nublar, dans les eaux costaricaines. Il y a le représentant des actionnaires, l'avocat Donald Gennaro, un paléontologue renommé, Alan Grant, une paléobotaniste reconnue, Ellie Sattler, et un mathématicien célèbre, Ian Malcolm. Cette équipe effectuera la première visite du parc, validera scientifiquement ses expositions vivantes et autorisera son ouverture au public.
Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

Jurassic Park, c'est le film qui a fait rêver un petit garçon de sept ans fana de dinosaures. Je me rappelle toujours la première fois que je l'ai vu dans un petit cinéma à la déco rouge et dorée qui a fermé depuis longtemps. Je ne n'étais jamais plongé dans le livre de Crichton qui a servi de base au film.

Vingt-deux ans plus tard, passé la déception de cette couverture sans goût, ça commence mal. Je m'ennuie à mort en lisant l'introduction. J'écrirais un mémo sur l'achat de pommes de terre en marché public que ce serait plus passionnant. Puis, Crichton démarre pour de vrai son bouquin.

Il se passe des choses étranges sur la côte du Costa Rica, des rumeurs courent autour d'une île embrumée. A quelques milliers de kilomètres de là, la mission de paléontologie dirigée par le professeur Alan Grant met au jour le fossile d'un bébé vélociraptor. Alors, la musique commence et on fait connaissance avec les différents membres de l'équipe : Gennaro, l'avocat qui est l'opposé de son homonyme du film, Sattler, la doctorante de Grant, Grant, évidemment et Malcolm le matheux chaotique. L'hélicoptère décolle et John Hammond, qui n'a rien d'un grand-père sympa au look de Père Noël, nous décrit son parc. Il aurait dépensé sans compter. Et vous voilà face à un dinosaure vivant.

Crichton sait raconter une histoire, faire grimper la tension et doser l'atmosphère pour divertir ses lecteurs. Jurassic Park, c'est tout ça, plus un esprit de camaraderie, une bonne humeur et des ados agaçants. Il lui manque, tout de même, un côté impressionnant et un effet de surprise. Spielberg, sur sa pellicule, a mis la barre très haut dans ces domaines. Quand on a vu le film un vingtaine de fois, les images marquent plus, secouent plus.

Ensuite, l'auteur ralentit souvent le rythme soutenu qu'il applique sur les deux premiers tiers du livre en se noyant dans de trop nombreuses explications sur la génétique et la technologie. Cela a vieilli et cela se sent. De plus, vers la fin, certains passages semblent avoir été artificiellement étirés. La conclusion aurait pu être plus rapide et forte or, elle tend à se perdre dans des longueurs qui ne sont pas les bienvenues.

Malgré ces défauts, Crichton réussit avec brio à nous faire rêver. Son parc, ses dinosaures, ses personnages sont inoubliables. J'ai fredonné son thème pendant toute ma lecture et j'ai gardé le sourire d'un enfant ravi pendant toute ma lecture.