Les copies - Wung-Sung, Jesper

Tout avait commencé comme une journée idéale : je venais de jouer un match parfait, enchaînant les actions réussies et les buts marqués. De plus, la fille de mes rêves, Maria, m’avait abordé à l’issue du match, m’offrant une petite grenouille en plastique que je gardais bien précieusement dans ma poche. J’étais sur un petit nuage. Seule ombre au tableau, mes parents n’avaient pu se libérer pour assister à ma victoire, mais qu’importe.

Sur le chemin, du retour, je l’avais vu de nouveau, ce garçon étrange aux cheveux blancs, mais il avait disparu aussi vite qu’il était apparu. Arrivé chez moi, je trouvai la porte de derrière close. Pour une fois, je décidai de passer par devant mais me heurtai à ma mère qui me claqua la porte au nez avant de verrouiller. Étaient-ils au courant de mes exploits ? Peut-être me préparaient-ils une surprise ? En faisant le tour de la maison pour tenter de voir quelque chose, je découvris qu’ils portaient des combinaisons étranges. L’angoisse a commencé à monter et j’ai tambouriné à la porte pour qu’on m’ouvre. Mon père a finalement répondu mais sans me laisser entrer. Il m’a juste dit d’aller attendre plus loin, sur le trottoir. Et c’est là que je l’ai vu, un garçon, un adolescent comme moi, vaguement familier, avant de réaliser que c’était moi que je regardais ! Mais que se passe-t-il ?

Les copies nous entraine dans un monde futuriste où le clonage permet aux parents d’obtenir une copie de leur enfant lorsque celui-ci doit être plongé en stase pour une raison ou une autre. Mais un jour, celles-ci sont déclarées hors-la-loi et exterminées.
Jonas va découvrir ce qu’il est et rencontrer d’autres copies comme lui. Ensemble, ils vont tenter d’atteindre un certain bateau qui serait leur salut, tout en échappant aux hommes qui tentent de les neutraliser. On les suit dans leur fuite, racontée à la première personne par Jonas dont on partage les pensées.

Bien évidemment, ce roman pose la problématique du clonage et toutes les questions d’éthique qui en découlent : une copie est-elle un être à part entière ? Doit-on la considérer comme un être humain et lui accorder les mêmes droits ? Ou alors n’est-elle qu’un objet dont on dispose à loisir ?

J’attendais beaucoup de ce roman et j’ai été déçue. L’auteur choisit de laisser toutes ces questions en suspens et finalement on se retrouve embarqué dans une fuite en avant dont on ne saisit pas très bien les tenants et les aboutissants. Jesper Wung-Sung reste vague quant au contexte et ne nous offre que des bribes de réflexion de la part d’une copie. J’aurais aimé plusieurs points de vues, une vision d’ensemble, mais au fur et à mesure du roman, les chapitres se raccourcissent tout comme les phrases et on se retrouve paumé à l’image de Jonas. Peut-être est-ce le but recherché mais je n’ai pas apprécié.

Un roman sur la place du clone, conté par un clone, à réserver à ceux qui privilégient l’introspection à l’action et à une compréhension plus globale.