Les Chroniques de l'Imaginaire

Solaris (Solaris - 196)

Entre autres nouvelles, l'édito nous apprend que certains des auteurs des éditions Alire ont participé aux Utos, et j'ai hâte d'en lire le compte rendu dans le prochain numéro, et que d'autres iront aux Imaginales, à Epinal, en mai prochain, ce qui donne une bonne raison supplémentaire de faire le voyage.

Dans le volet Fictions, on trouve les textes suivants :

Le sourire d'Arkimède, d'Eve Patenaude : dans ce monde, la plupart des gens sont normaux. Mais un faible pourcentage sont des Hyper(sensibles) ou des Céréb(raux). La famille Etlios est un cas rarissime : leur fils aîné est un Hyper, et leur cadet, Arkimède, un Céreb. Et les deux garçons s'aiment.
Cette charmante nouvelle m'a, de loin, évoqué la famille Wiggin créée par Orson Scott Card dans La stratégie Ender. Cela n'enlève rien à son originalité ni au plaisir pris à la lire.

Lupusdias, d'Enola Deil : pour son vingt et unième anniversaire, Vincent a envie de changement, et d'aventures. Les deux lui seront proposés par une créature irrésistible et dangereuse.
Cette nouvelle originale est d'autant plus remarquable qu'elle a été écrite en une heure ! Rien d'étonnant à ce qu'elle ait obtenu le Prix d'écriture sur place au Congrès Boréal 2015, catégorie auteurs montants.

Il a un papillon, de Dave Côté : un personnage doit réaliser des "quêtes" absurdes, ordonnées par un papillon qu'il est le seul à voir.
Ce texte subtilement inquiétant, dans le registre de l'absurde (ou de l'allégorique ?), a obtenu le Prix d'écriture sur place au Congrès Boréal 2015, catégorie auteurs pros.

Et vous en avez accusé un autre que moi, de Ghislain Saint-Germain Forcier : un conducteur de poids lourd conduit à travers les USA pour exécuter une mission sacrée.
Je n'ai pas du tout accroché à cette histoire, qui m'a paru lourde et lente.

Ô Laurentie ! (II), de Jean-Pierre Laigle : attention, il est à mon avis nécessaire d'avoir en tête les épisodes précédents (souvenez-vous de Mon journal durant la drôle de crise, dans Solaris 177 et Solaris 179 et de Ô Laurentie dans Solaris 187). alors que la guerre s'intensifie et que le rédacteur de ce journal quitte Québec pour Chicoutimi, une nouvelle vie s'annonce.
Dans un univers toujours aussi intéressant et crédible, et finissant encore une fois sur un suspens cruel, cette suite longtemps espérée de cette histoire à épisodes est fort bienvenue.

La Cordillère des Monts et des Fosses, de Dominic Tardif : de ce lieu dangereux, aucun homme n'est jamais revenu, et ceux qui disent le contraire ne savent pas de quoi ils parlent. Le fantastique discret de cette nouvelle m'a bien plu, même si je l'ai trouvée un peu trop longue.

Les Semailles du temps, les moissons du ciel, de Mario Tessier : une belle nouvelle qui reprend élégamment le thème classique de l'ensemenceur de mondes.

L'article de Pierre-Alexandre Bonin, Je me souviens : modalités de la mémoire artificielle chez Isaac Asimov et Philip K. Dick, est une analyse comparée, sérieuse, complète et intéressante, du thème de la mémoire dans deux nouvelles, l'une d'Asimov et l'autre de Dick.

Mario Tessier, dans ses Carnets du Futurible, intitulés Lovecraft, gentleman astronome, montre comment c'est l'échec de HPL à devenir astronome qui fit de lui, plus tard, un écrivain. C'est d'autant plus passionnant que cet article inclut également une liste d'auteurs de SF qui exercent aussi dans "le champ des étoiles".

Enfin, les rubriques critiques, qu'il s'agisse de films ou de livres, donnent des pistes intéressantes, parmi lesquelles je retiens notamment Le cercle de Farthing, de Jo Walton, et The affinities, de RC Wilson... outre Lum'en de Genefort, ou Chasse royale, de Jaworski, qui figuraient déjà dans mes projets de lecture ! Nul doute que d'autres y glaneront des idées tout aussi plaisantes.