Alors qu'il approche de l'âge d'homme, Jehn va voir sa vie bouleversée. Ce jeune chasseur du Néolithique diffère de ses congénères : il est plus grand, plus intelligent et surtout il voit peu à peu éclore en lui de curieux pouvoirs qu'il ne comprend pas. De plus, des rêves récurrents le projettent dans une cité d'une civilisation bien plus avancée que la sienne, aux côtés d'une femme splendide qu'il devine liée à lui par un amour intemporel.
En ce temps-là, le kheung - le chef des chefs - voulait asseoir sa domination en écrasant toutes les tribus par la force, or le charismatique Jehn contrariait ses plans. Après plusieurs tentatives ratées de faire taire cette graine d'opposition, le kheung s'allie à de puissants ennemis : lors d'une absence de Jehn, son village est ravagé, toute la population valide entraînée en esclavage. Jehn se lance immédiatement sur les traces des mystérieux Khress, que nul parmi son peuple n'ose approcher, dans leur magnifique cité d'Yshtia...
Dans ce premier tome d'un cycle qui compte quatre ouvrages, Bernard Simonay nous entraîne en pleine préhistoire. On y découvre la vie des hommes du Néolithique, qui se sont sédentarisés et pratiquent lagriculture en sus de la chasse, mais ne travaillent pas encore les métaux. L'aspect didactique est parfois un peu trop flagrant, mais cette plongée bien documentée dans cette époque ancienne est globalement intéressante.
Le héros, Jehn, est pourtant le descendant d'une civilisation particulièrement avancée : l'Atlantide. Comme l'indique la marque en forme de trident qu'il porte sur l'épaule, il est l'héritier des "dieux anciens", un prince revenu à la vie auquel ne manque qu'une étincelle pour retrouver ses souvenirs d'antan. Il semble qu'une catastrophe soit advenue dans un lointain passé, noyant les légendaires cités atlantes, mais des bribes ont survécu...
C'est donc un mélange entre Histoire et légendes, l'auteur faisant jouer son imagination pour nous présenter une histoire étonnante avec choc des cultures, dans laquelle il n'hésite guère à faire des références mythologiques, par exemple (comme l'origine des noms d'Astyan ou de Callisto).
L'écriture est fort belle, et la lecture fort agréable, on enchaîne les pages sans s'en rendre compte, d'autant que les rebondissements ne manquent pas.
Mon seul regret concerne les personnages, trop lisses, trop manichéens. Jehn notamment est bien trop parfait, au point qu'on ne s'y attache pas vraiment en fait.
Cette réédition est l'occasion de redécouvrir un très beau cycle, qui nous entraîne loin en arrière dans le temps.