Au XVème siècle, Florence est dominée par différents clans qui se disputent le pouvoir après que les Médicis furent, au début de celui-ci, les maîtres de la ville. Jérôme Savonarole est un moine prédicateur intransigeant, exhortant les masses populaires à revenir aux préceptes de l'Évangile et nhésitant pas à sattaquer à la toute puissance des Médicis. Peu convaincant au départ, son ascendant sur les foules du peuple grandit.
À cette époque, les moines, dans de nombreuses régions, se font marchands dindulgences. En opposition à ces péchés, Savonarole séloigne du monde, et se replie de plus en plus sur létude de la Bible et des Pères de lÉglise. À Florence, le couvent San Marco est sévère. Les sermons enflammés du moine vont cependant conduire à une très grande réforme sociale. Il y prêche simplement que la vie des chrétiens doit comporter plus de bonté, plutôt que détaler une splendeur excessive. Il ne cherche pas à affronter directement lÉglise de Rome, mais à en corriger les excès. Savonarole prêche contre le luxe, la recherche du profit, la dépravation des puissants et de l'Église. Bien vite, pourtant, il dénonce Alexandre VI et Rome comme les incarnations de l'Antéchrist.
Dans ce roman de Gérard Delteil, c'est justement le pape Alexandre VI Borgia qui va chercher à éliminer ce moine encombrant via les espions de l'évêque Castellesi, le subordonné de Borgia. Castellesi va donc engager Stefano Arezzi, originaire du couvent des Franciscains et brillant étudiant en théologie. Il est d'abord formé à se battre et à tuer afin de se rapprocher de Savanarole pour le supprimer.
Stefano se rend donc à Florence, et se fait engager comme précepteur dans la famille du maître drapier Di Turca. Via le fils, Gustavo, il va se faire engager parallèlement au couvent San Marco au sein du fief des Dominicains pour son but ultime : tuer le Dominicain. Mais c'est sans compter sa clairvoyance qui lui fera comprendre que Savanarole a pour seul but d'aider les pauvres. Aussi, les influences de la vie Florentine feront basculer Stefano vers un autre but. Le jeune novice va également rencontrer la belle Antonella Serafini, qui l'aidera à trouver sa voie et modifiera ses choix. Mais les autres espions de Borgia et de son évêque le prendront pour cible quand ils découvriront le revirement de Stefano, tel Molini le capitaine de la Seigneurie.
La conjuration florentine est un roman surprenant et rempli de références historiques liées à la Renaissance. Je suis une inconditionnelle de thrillers historiques et celui-ci m'a passionnée d'autant plus que je ne connaissais pas bien cette époque italienne. Ce roman est riche en rebondissements, il n'y a pas de longueurs et l'histoire est haletante.
Le personnage de Stefano est intéressant même s'il est plein dambiguïtés. Au début, son but est de se faire moine mais les charmes et la violence de Florence le feront douter de ses croyances.
On est également happé par des intrigues politico-religieuses de Florence, et il est fort intéressant de voir comment la violence de cette époque ressemble étrangement à notre ère, les guerres de religion ne cesseront jamais. On peut également s'apercevoir que dans une seule et même religion, ici le christianisme, différents partis sont en désaccord, comme les Compagnacci aimant la luxure et la vie sulfureuse et les Piagnoni fidèles de Savonarole, proches du peuple maigre. L'Histoire est un éternel recommencement.