Bien qu'ils soient à bord du Standard-Island, le premier paquebot croisière à sillonner les eaux d'Aquablue avec un bon millier de personnes à bord, Nao et Mi-Nuee n'ont pas précisément ce qu'on pourrait appeler une situation enviable... Le bateau a été investi par des pirates d'Aquablue, qui ont déjà tué Melkeïok sous les yeux horrifiés de Mi-Nuee. A présent, Nao n'a pas d'autre choix que de se rendre afin d'éviter un massacre imminent.
Mais alors que le compagnon de Mi-Nuee se rend, il s'en remet à Carlo, qui parvient à évoluer dans le vaisseau, tout en désamorçant un certain nombre de charges explosives installées par les pirates sous la ligne de flottaison du Standard-Island. Par ailleurs, les négociations avec le président du CCC étant un échec, il est clair que la peau des otages ne vaut plus grand chose. Et il en va de même pour le millier de passagers du bateau : les terroristes n'ont pas d'autre but que de faire couler ce dernier.
Pendant ce temps, c'est sur Terre que les choses avancent, avec Maurice Dupré qui parvient à savoir qui est à l'origine du lancement de cette idée de paquebots croisières destinés à faire croiser les humains les plus riches. Dupré se rend vite compte que bien des industriels humains ont intérêt à monter les Terriens contre les habitants pourtant pacifiques d'Aquablue...
Nous sommes toujours dans un contexte pour le moins tendu entre les humains et ceux qu'ils appellent les faces de poissons, et on sent bien toute cette tension qui est sur le point de dégénérer dans ce quinzième tome d'Aquablue, qui est le quatrième scénarisé par Régis Hautière, et dessiné, toujours de main de maître, par Reno. Parcourir ce nouveau tome du second cycle d'Aquablue est toujours un vrai plaisir, et pour les mêmes raisons que pour les trois tomes précédents.
D'abord, il faut reconnaître que le scénario est parfaitement ficelé et maîtrisé : c'est fluide, agréable, très lisible, et surtout très prenant. Les personnages sont attachants, crédibles, et le tout, même pour de la science-fiction, parvient à tirer bien des éléments de l'actualité quasi quotidienne. Régis Hautière est un scénariste de grand standing, et cela se ressent vraiment tout au long de ce cycle, qui prend vraiment le temps d'installer toute cette tension.
Les dessins de Reno, encore une fois, sont un vrai plaisir pour les yeux. On tient là une bande dessinée aussi bien réussie sur le fond que sur la forme, et il faut reconnaître que cela se raréfie depuis quelques temps... Rien ici n'est laissé au hasard, graphiquement : c'est d'une grande finesse, avec des détails partout, dans les décors, les personnages, les structures internes du bateau... Même Cybot est tout simplement magnifique ! Les couleurs et les jeux de lumières sont là aussi superbes : les auteurs ont eu du temps pour nous pondre cela, et quel résultat...
Un second cycle à se procurer de toute urgence, vous l'aurez bien compris. Quand à ceux qui n'auraient pas encore commencé cette série, eh bien il est grand temps de réparer cette lourde erreur.