Le manga de Takashi Morita est l'adaptation du récit de Maurice Leblanc, créateur d' Arsène Lupin, publié en 1907 : La lampe juive. Elle oppose le personnage principal Arsène Lupin à Herlock Sholmes et non pas Sherlock Holmes. Herlock Sholmes est évidemment la copie du héros de Conan Doyle.
La lampe juive raconte l'histoire du baron d'Inblevalle à qui on a volé une lampe contenant un bijou. Celui-ci fait appel à Herlock Sholmes, car la police française est incapable de résoudre l'affaire. Arsène Lupin envoie lui aussi une lettre à Herlock Sholmes lui demandant de ne pas venir à Paris pour résoudre cette énigme, ce qui stimule encore plus notre détective qui s'était déjà frotté à notre cambrioleur dans une précédente aventure : La dame blonde.
Alors qu'il essaie de résoudre l'affaire, Arsène Lupin va tout faire pour tenir éloigné Sholmes de l'enquête. Nos deux héros vont alors s'affronter dans cette investigation.
Je dois avouer que c'est la première fois que je lisais un manga, et je ne l'avais accepté que parce qu'il racontait une aventure d'Arsène Lupin, personnage que j'appréciais beaucoup, l'ayant découvert dans la célèbre série des années soixante-dix avec Georges Descrières dans le rôle principal. Cette série mélangeait enquête et humour, contrairement à luvre de Maurice Leblanc où le personnage est beaucoup plus sombre, sauf peut-être dans ses deux aventures contre Herlock Sholmes.
J'ai apprécié les dessins soignés qui respectent totalement les styles vestimentaires et architecturaux, l'auteur a su recréer l'ambiance qui colle à l'époque des années folles. Un reproche majeur: le découpage des cases. Un peu plat mais compensé par les expressions des personnages qui sont très accentuées, voire exagérées.
Dans ce manga, on retrouve le sérieux du récit mais avec un Arsène Lupin qui se fait un malin plaisir de se moquer de notre détective londonien. Les personnages sont bien construits et l'on comprend vite leur psychologie. L'histoire est plaisante et se lit rapidement même si on se doute du twist final. Petit bémol sur le fait que notre cambrioleur n'apparaît qu'au milieu du récit, et par conséquent le héros de ce livre est bien plus le détective lui-même que Lupin. Notre cambrioleur est jeune, moins de trente ans, alors que j'en avais au départ une idée plus âgée, influencé par la série télévisée; mais cela correspond parfaitement à luvre de Maurice Leblanc auquel Takashi Morita rend parfaitement hommage.
Une bonne entrée en matière pour une première lecture de manga.