Les Chroniques de l'Imaginaire

Le festin nu - Burroughs, William

William Lee a décidé de nous faire part de son amour, de sa passion. Amour des hommes, amour de la drogue, amour de la vie qui lui échappe à chaque dose d'héroïne. William raconte la descente en enfer d'un junkie, entre délires rêvés, monologue politico-scientifique, élucubrations sur le sexe et le plaisir charnel. Mais Le festin nu, ce n'est pas que ça, c'est aussi le témoignage de l'autre versant de la beat generation.

Que dire ce chef-d’œuvre que j'ai dévoré en une après-midi, oubliant complètement tout ce que je devais faire cette journée là ? D'abord que c'est un voyage dans les pensées de Burroughs, qu'elles sont profondes et torturées. Du coup, la narration est très saccadée, et met à mal tous les codes de la narration classique. C'est aussi un voyage dans l'univers des junkies. Et surtout, que c'est un livre culte à posséder dans sa bibliothèque impérativement. Longtemps interdit de vente et de publication, ce roman s'est fait connaître d'un public averti. A la fois totalement subversif et totalement jubilatoire.

Le récit est totalement décousu, en partie parce que le livre a été écrit sous acide pour la plupart et sous héroïne pour le reste, que l'auteur raconte sa vie à Tanger, au Maroc, qu'il raconte surtout de manière totalement subversive les relations homosexuelles, dans une période de temps où l'homosexualité était considérée comme une maladie mentale. Burroughs est plutôt courageux d'avoir fait paraître ce roman. Dans les années 1950, ce livre est une atteinte aux bonnes mœurs, il y a seulement soixante ans.

Bref vous l'avez compris, pour moi c'est un chef d’œuvre de politiquement incorrect, d'irrévérence envers l'ordre établi et un pamphlet à la gloire de la liberté. A posséder d'urgence !