Nous sommes en 2016, dans les Bermudes, au niveau d'une plateforme pétrolière qui extrait le pétrole pour le compte de la Prometheus-oil. Des ouvriers sont sur l'eau afin d'apporter quelques travaux de maintenance à la base de la plateforme. Tout se passe bien, jusqu'à ce que des anguilles gigantesques attaquent les malheureux, dont il ne reste bientôt plus grand chose. Au niveau des instances dirigeantes de la Prometheus-oil, on étouffe l'affaire, et ce n'est pas la première fois...
Plus de dix années plus tard, une prison sous-marine a été construite non loin de la plateforme accidentée. Et nul ne s'échappe de la Deepwater Prison, qui garde les prisonniers les plus violents des États-Unis. Mais avec les événements récents qui ont conduit à une pollution sans précédent, la prison reçoit actuellement la présidente d'une commission chargée d'enquêter sur les défaillances de la Prometheus-oil. Et la présidente Rosenberg est le centre de bien des attentions...
D'abord, elle est la cible des dirigeants de la Promoetheus-oil, qui surveille ses moindres faits et gestes par le biais de différentes personnes présentes dans la prison, entre des salariés de la Prometheus-oil, des gardiens de prison, et même certains prisonniers qui ont été facilement achetés... Et puis, la présidente Rosenberg est aussi une cible de choix pour des prisonniers qui comptent bien la prendre en otage, afin de devenir les exceptions qui auront réussi à s'échapper de cette prison sous-marine.
La présidente Rosenberg se retrouve ainsi bien malgré elle au centre d'un véritable coupe-gorge pour elle, et il lui faudra des alliés inattendus pour pouvoir s'en sortir !
Ce troisième tome de Deepwater Prison sonne la fin de cette série qui fleure le complot, le thriller, et l'anticipation ! La population carcérale est telle qu'il faut maintenant construire les prisons là où on ne les attend pas, et Christophe Bec mêle à cela d'étonnantes anguilles qui sont une espèce totalement inconnue, et qui ajoutent le côté scientifique et mystérieux à cet univers.
Ainsi, beaucoup d'éléments se croisent ici, avec beaucoup de personnages. Le talent de conteur d'histoires de Christophe Bec n'est plus à démontrer, mais même là, il faut reconnaître que la sauce prend moins bien que d'habitude... Les personnages sont trop nombreux, les dialogues entre le groupe de prisonniers désireux de s'évader sont souvent un peu trop creux et téléphonés, et on pourra aussi regretter que les anguilles, intéressantes jusqu'à présent, soient largement sous-exploitées dans ce dernier tome, en dehors des deux premières planches.
Les dessins de Stefano Raffaele (qui en est à plusieurs séries avec Christophe Bec, dont les excellents Pandemonium et Prométhée et la série B Under) sont franchement réussis, avec des expressions souvent sombres et sorties d'ailleurs, et des cadrages serrés, même si on pourra regretter l'absence de détails dans les cases aux plans plus éloignés. Les monstres sont par contre parfaitement convaincants, et le découpage suit parfaitement le rythme du récit.
Une série à réserver du coup aux fans de séries B, un peu comme cela était le cas avec le diptyque Under des mêmes auteurs. Pour les fans de Christophe Bec, on restera loin de séries de référence comme Sanctuaire ou encore l'excellent Carthago... A bon entendeur !
