Brunetti, flic à Venise, nous emmène ici dans deux mondes bien opposés. Venise la Sérénissime et le monde des abattoirs. Ne soyez pas étonnés, Brunetti doit sortir de son écrin afin d'enquêter sur la terre ferme sur le meurtre de Dottor Nava, retrouvé dans un des multiples canaux de Venise. En premier lieu, on ne connaît pas l'identité de la victime, il faut donc être patient, et même plus que patient...
Bien que l'intrigue soit intéressante, surtout à l'heure où l'on parle souvent dans les actualités de la maltraitance des animaux lors de leur arrivée aux abattoirs, j'ai été tout de suite saisie par la lenteur à laquelle avance l'enquête. Imaginez-vous sur une gondole, c'est le même rythme ! C'est interminable, on apprend l'identité de la victime vers la centième page (sur environ trois cent au total), on doute également de la capacité des flics vénitiens qui nous sont décrits, mis à part le commissaire Brunetti, comme loin d'être des lumières. Brunetti, lui, me fait penser à l'illustre Maigret mais en plus moderne.
Heureusement, le décor de Venise m'a réconcilié avec le roman. Ce n'est pas courant de découvrir une telle cité dans un policier, et Donna Leon nous fait plonger dans l'arrière décor vénitien. Récemment, un reportage montrait à la télévision les irréparables conséquences des paquebots entrant dans la Cité des Doges. Les protagonistes de L'inconnu du grand canal le font bien ressentir. Certes, Venise a besoin de ses touristes, mais à quel prix ?
Pour revenir à l'histoire, la fin est plus dynamique et l'art de mener ses interrogatoires fait de Brunetti un commissaire hors-pair.
Donc au final, une belle intrigue mais qui avance au rythme des rames des gondoliers dans la cité flottante.
Petit coup de publicité au passage pour l'auteur Donna Leon, qui offre à la fin de ce roman le premier chapitre de son futur ouvrage, mais je n'ai pas envie de retourner voir la cité des masques pour le moment. Bien tenté !
