Les Chroniques de l'Imaginaire

La vérité sur Anna Klein - Cook, Thomas H.

New York. Septembre 2001, les tours viennent de tomber, et Paul rencontre Thomas Danforth, ex-espion américain. Paul, lui, débute juste au sein des services secrets, et vient d'être envoyer interviewer cet homme de 91 ans. Il ne s'attend pas au récit que Danforth va lui délivrer... et moi non plus.

C'est le premier roman de Thomas H. Cook que je découvre, et je peux vous assurer que ce ne sera pas le dernier. Ecriture précise et pleine de finesse, Thomas H. Cook a l'art et la manière de décrire cette période sombre de l'avant, pendant et après guerre.

Thomas Danforth est le riche héritier d'un homme parcourant le monde à la recherche d'antiquités, et d’œuvres d'art. Son père l'a déjà fait énormément voyager depuis l'enfance. Il connaît le monde de par tous les continents, mais loin de la guerre. Cette fois-ci, il va à son devant. Il rejoint les services secrets via son ami Clayton, cachera Anna, elle aussi espionne, et assistera à son entraînement pour le fameux "projet" en 1939. Un indice : "Pour tuer un serpent, il faut le frapper à la tête". Hitler ? Danforth partira avec elle, car il en tombe amoureux et veut la protéger. En a-t-elle besoin ? Est-ce réciproque ? Qui est-elle ? Qui est Anna Klein ? Petite femme d'origine juive, belle, intelligente, mystérieuse et changeante tel un caméléon aussi bien physiquement que psychologiquement.

On découvre l'avant-guerre de 1939. Danforth, lui, nous décrit sa guerre via son périple et son engagement, ainsi que la période de la guerre froide. Tout au long de sa vie, il ne quittera jamais Anna, même si celle-ci est loin de lui. Son but ultime : Il veut la retrouver. Vengeance ? Haine ? Amour ?

Danforth se décrit comme un héros qui n'éprouve pas le besoin d'en être un. Et pourtant, que de doutes ! Selon lui "la vie est une usure de la confiance" et "La vie elle-même quand on la regarde en face est une traîtresse."

C'est incroyable comment Thomas H. Cook dépeint tout cette période de seconde guerre mondiale, nous plongeant dans ce monde trouble de l'espionnage : agents doubles, agents triples, on ne s'attend pas à de tels revirements au long de la dernière centaine de pages. Et dire que ce récit colle à la réalité ! Flash-back incessants tout au long du livre mais ô combien importants. L'auteur fait également de nombreuses comparaisons avec Le Faucon Maltais... Normal, pour un roman d'espionnage aussi parfait celui-ci.