Nous sommes cinq siècles après la chute du premier Empire galactique. Une chute que Hari Seldon avait pu prédire grâce à la psychohistoire. Depuis, chacune de ses apparitions dans la crypte située sur Terminus est un événement, même si les prédictions en question ont été mises à mal par l'apparition d'un mutant appelé le Mulet. C'est grâce à l'existence d'une Seconde Fondation - cachée mais spécialisée, elle, dans la psychohistoire - que le Mulet a pu être mis à mal. Pour autant, les relations entre les deux Fondations sont catastrophiques...
Précisément, c'est ce qui va conduire Trevize Golan a être purement et simplement condamné à l'exil par le maire Harlan Branno. Trevize a osé affirmer qu'il croyait que la Seconde Fondation était encore existante, et qu'elle continuait à tirer les ficelles dans l'ombre... Ainsi, Trevize Golan sera accompagné du professeur Pelorat pour prouver que la Seconde Fondation est encore bel et bien encore en action.
Pelorat est un professeur, lui aussi de la première Fondation, qui a passé jusque là l'essentiel de sa vie à rassembler de la documentation sur une planète totalement oubliée de tous : la Terre... Pour Pelorat, il ne fait aucun doute que cette planète est le berceau de l'Humanité, ni plus ni moins, et que tout a commencé sur cette planète, dans des temps maintenant considérés comme préhistoriques !
Ainsi, c'est avec Joie, qui n'est autre qu'un robot (de quoi faire le lien avec Les Robots, autre uvre magistrale d'Isaac Asimov...) que Pelorat et Trevize Golan vont repartir sur les traces de la Terre. L'occasion nous est alors donnée de revoir comment les premiers humains ont pu commencer leur conquête spatiale, jusqu'à la naissance et l'apogée du premier Empire galactique, celui-là même dont Seldon a prévu la chute...
Cette seconde intégrale de Fondation comprend deux romans, Fondation foudroyée et Terre et fondation. Ce qui est intéressant, c'est de savoir que ces deux livres ont été écrits par Isaac Asimov dans les années 80, soit trente ans après Fondation, Fondation et Empire, et Seconde fondation. De quoi se dire qu'Asimov, bien plus âgé, a cédé aux appels sans relâche des éditeurs pour poursuivre cette fresque monumentale, space opéra qui est encore aujourd'hui considéré comme la meilleure uvre de science-fiction de tous les temps.
Là où les livres écrits dans les années 50 étaient plutôt composés de nouvelles qui nous faisaient voyager dans les cinq premiers siècles qui suivaient le déclin de l'Empire, on retrouve ici des romans beaucoup plus classiques, découpés en chapitres, avec des personnages auxquels on a bien plus le temps de s'attacher. Un bon point en ce qui me concerne, car bien plus facile à lire et à suivre.
Le fil rouge est donc là plus présent, mais pour autant on retrouvera ce sens de l'écriture propre à Isaac Asimov : les détails sont bien présents, au niveau de la science spatiale, ou encore au niveau du comportement des humains et de leur art de la guerre. La psychologie des personnages est ainsi bien restituée, et c'est bien normal vu le parti pris de l'auteur sur les deux livres. On notera également les passerelles avec Les Robots, l'autre uvre très connue d'Asimov. Des passerelles qui n'auront pas trompé les fans lors des relectures suite à la publication des Robots !
On se balade, on s'émerveille, à la lecture de ces deux romans, toujours aussi efficaces même si certaines longueurs sont peut-être encore à déplorer. Mais c'est sans doute là le prix à payer pour avoir une uvre d'une telle consistance...