Les Chroniques de l'Imaginaire

Le prisonnier de Zenda (Le prisonnier de Zenda - 1) - Hope, Anthony

Rodophe Rassendyll est un noble anglais oisif, jouissant d'une bonne éducation et de revenus lui permettant de vivre à son aise. Ses cheveux roux foncés et son nez droit, qui apparaissent régulièrement dans sa lignée, trahissent un vieux scandale qui lia son aïeule à un prince de Ruritanie. Sur un coup de tête, Rodolphe décide justement de se rendre dans ce petit pays européen pour assister au couronnement de son homonyme Rodolphe Elphberg de Ruritanie.

Peu après son arrivée, Rassendyll rencontre par hasard son royal cousin lors d'une balade en forêt. Les deux hommes, véritables sosies l'un de l'autre, sympathisent et fêtent cela comme il se doit, si bien que le lendemain le futur roi est ivre mort. Le couronnement doit avoir lieu le jour même. Si le roi ne se présente pas, il est certain que son frère cadet Michel, surnommé le Duc Noir et bien plus apprécié par le peuple ruritanien, en profitera pour s'emparer du trône. Que faire ?
Encouragé par les deux plus proches amis du roi, Rassendyll consent à jouer le rôle du roi le temps de la cérémonie. Mais le soir même, quand les aimables conspirateurs retournent auprès du souverain légitime pour rétablir la situation, celle-ci se complique infiniment : le monarque a été enlevé par le duc Michel qui le retient prisonnier dans son château de Zenda ; Rassendyll doit tenir son rôle jusqu'à ce que l'on puisse le délivrer. Les deux ennemis connaissent la vérité, mais aucun des deux ne peut la dévoiler sans se mettre en échec !

Pour pimenter encore la situation, Rassendyll a le coup de foudre pour la princesse Flavie, dont on s'attend à ce qu'elle épouse le nouveau roi. Celle-ci apprécie également beaucoup la "nouvelle" personnalité du souverain et en tombe amoureuse. Bien évidemment, leur amour est impossible puisque Rassendyll n'est pas celui pour lequel il se fait passer...

Ce roman paru en 1894 a eu beaucoup de succès. Il a connu de nombreuses adaptations (principalement en films mais pas seulement) et inspiré nombre d'autres romans. Au point que l'on parle désormais de "romance ruritanienne" pour désigner les romans d'aventures et d'amour se déroulant dans de petites monarchies imaginaires. Je m'étais donc promis depuis longtemps de découvrir cet ouvrage de référence.
Le roman est assez court et ne s’embarrasse pas de subtilités. Les rebondissements s'enchaînent sans grande crédibilité, plus axés sur l'action que sur une intrigue complexe.

Le héros est un homme plutôt sympathique : malgré l'étrangeté de la situation, il va faire de son mieux avec beaucoup de cœur et d'honneur. On ne peut que compatir devant sa situation plus que délicate. Les personnages secondaires, une petite poignée à peine, manquent un peu de consistance, que ce soient les acolytes de Rassendyll, les âmes damnées de Michel ou les femmes qui gravitent autour d'eux. Le roi est présenté sous un jour assez défavorable : mou, porté sur la boisson... rien d'étonnant à ce que le peuple lui préfère son frère, le charismatique duc Michel, mais évidemment le lecteur sait que celui-ci est un ambitieux sans scrupule aucun.

Plus d'un siècle après sa parution, ce roman est désormais un peu daté, notamment dans le style employé. Cela reste cependant une lecture agréable que l'on prend plaisir à découvrir.