Les Chroniques de l'Imaginaire

Sang pour sang (Walking Dead - 25) - Kirkman, Robert & Adlard, Charlie

Et voilà... Un grand malheur est arrivé, avec la visite de cet étrange clan qu'on appelle les Chuchoteurs. Un clan étrange où on vole des peaux humaines pour passer inaperçu au milieu des zombies. Un clan étrange dirigée par Alpha, l'énigmatique mère de Lydia, celle qui est devenue la petite amie de Rick. Mais en récupérant cette dernière, en franchissant une frontière établie dans la tête d'Alpha, l'irréparable a été commis. Pas moins de douze têtes tranchées délimitent maintenant la frontière au bout d'une pique. Un moment sordide et terrible, notamment pour Michonne, qui reconnaît parmi elles la tête d'Ezechiel...

Alors, les réactions sont vives, immédiates, bien évidemment. Rick lui même est heurté, et lui seul sait qu'il ne faut pas réagir. Pas à chaud. C'est avec le cœur gros qu'il se retrouve dans la peau d'un leader qui tente de calmer le jeu avant de faire n'importe quoi. Une décision très impopulaire qui va le mettre dans une position bien indélicate...

Déjà, on cherche la vengeance, en commençant par Eugene, qui a perdu sa femme, qui plus est enceinte. Le sang appelle le sang et, pour bon nombre de villageois, c'est en menaçant Lydia qu'on parviendra à toucher Alpha. Un raisonnement simple, qui est le seul possible en ces instants terribles, pour beaucoup. Alors, Rick demande à Andrea d'emmener Rick et Lydia à la Colline, avant qu'un acte idiot et irraisonné ne soit commis...

Que de tension, encore une fois, dans ce tome 25 de Walking Dead qui paraît en France alors que la sixième saison se clôt maintenant... Une tension palpable comme jamais, et pour cause. Un acte d'une rare sauvagerie a été commis, avec une froideur inimaginable. De quoi relayer le pire de ce qu'on a vu au second plan. Il faut remonter loin pour retrouver des scènes si terribles et insoutenables dans Walking Dead.

Le récit de Robert Kirkman est du coup toujours aussi prenant : la mayonnaise prend toujours, c'est le moins que l'on puisse dire... Et c'est étonnant, de plus en plus, après tout ce temps passé à découvrir et redécouvrir la série sous diverses formes. Les dessins de Charlie Adlard, encrés par Stefano Gaudiano, sont toujours aussi parfaits : c'est beau, noir, avec des découpages de génie, des plans parfaitement trouvés, de grands aplats de noirs qui contribuent à l'ambiance sombre d'une série qui l'est délicieusement...

Dans la droite lignée des précédents... Et forcément à posséder, ou à découvrir, pour ceux qui, malheureux ignorants, ne connaîtraient pas encore cette série ! Pour ceux-là, vous avez une chance inouïe : vous pouvez vous dire que vous avez là quelque chose de monumental à découvrir...