Après avoir aidé le roi de Ruritanie à échapper aux griffes de son frère le duc Michel, Rodolphe Rassendyll est retourné en Angleterre. Son cur soupire toujours pour la reine Flavie, mais les deux amoureux se sont séparés, guidés par leur sens de l'honneur très strict. Ils ne s'autorisent qu'une preuve d'amour annuelle, portée de l'un à l'autre par le fidèle Fritz von Tarlenheim. Hélas, Fritz tombe dans une embuscade avec son précieux fardeau, qui tombe aux mains de l'infâme Rupert de Hentzau.
Depuis son sauvetage, le roi est devenu très jaloux de Rodolphe Rassendyll qui a si bien tenu son rôle, au point d'oublier les services rendus et de s'irriter à la simple mention de ce nom. Il faut donc à tout prix empêcher Hentzau de présenter la lettre compromettante au roi, sinon la reine sera perdue. Malgré le danger, Rassendyll décide donc de retourner à Zenda pour sauver la situation, avec l'aide de ses compères.Bien entendu, son plan repose sur son extraordinaire ressemblance avec le monarque...
Ce roman est la suite de Le prisonnier de Zenda, on y retrouve les personnages quelques années après les événements précédemment relatés. Le narrateur n'est plus Rassendyll mais le brave Fritz, impliqué de très près dans toute l'aventure. Le changement de point de vue est intéressant, d'autant qu'il met en avant le caractère charismatique de Rassendyll (que tous ses amis auraient aimé voir roi au lieu de leur souverain légitime...). Par contre il est regrettable que cela implique assez souvent des récits de seconde main, Fritz rapportant ce dont il n'a pas été témoin lui-même.
Cette suite est encore meilleure que le premier volume. Le hasard n'arrête pas de s'en mêler, rendant la suite d'événements toujours plus inextricable et engendrant toujours plus de complications. Cela ne devient pas pour autant difficile à suivre, mais rend simplement la tension plus intense au fur et à mesure des actions des personnages qui se retrouvent dans des situations imprévues. Bref, l'aventure est bel et bien au rendez-vous sans temps mort.
Le style est toujours daté, comme on peut s'y attendre, mais finalement cela donne un certain cachet à cette uvre que les amateurs de cape et d'épée liront avec grand plaisir malgré son âge.