Les Chroniques de l'Imaginaire

Le chien des Basqueville (Les chroniques d'Edward Holmes et Gower Watson - 2) - D'Aillon, Jean

Jean d'Aillon est toujours maître de sa plume avec ce nouveau roman. Étant une inconditionnelle de cet auteur, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'écriture passionnante de ce grand du polar historique.

Cette fois-ci, nous sommes au quinzième siècle au temps de la guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons, sous le règne de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. L'horreur fait rage, les Parisiens ont faim et il n'est pas rare de trouver des corps pendus au coin des rues ou dans la campagne. Le roi Henri V d'Angleterre remporte la bataille d'Azincourt en 1415, véritable désastre pour l'armée française. Il s'allie par le traité de Troyes (1420) avec la reine Isabeau et se fait reconnaître comme héritier du trône et régent, après avoir épousé Catherine, fille d'Isabeau et de Charles VI. La reine Isabeau se résigne donc à la solution de ce dernier, qui instaure le principe d'une double monarchie, franco-anglaise, au profit du roi d'Angleterre.

Ayant peur pour le futur du trône de France, Isabeau charge un clerc anglais nommé Edward Holmes et son serviteur Gower Watson de retrouver des lettres cachées sur sa liaison avec Louis d'Orléans, avec lequel elle aurait eu la plupart de ses enfants illégitimes. C'est alors que Holmes va mener l'enquête en s'aidant du témoignage de l'épouse d'un Basqueville, devenue dame d'Honneur de la reine, et son mari défunt mort à la guerre d'Azincourt. Son père ayant servi auprès du Duc d'Orléans, il se serait vu confier ses manuscrits qu'il aurait minutieusement dissimulés dans les murs de son fief. Mais Holmes va se faire abuser lors de ses recherches et va devoir faire front face aux stratagèmes d'une jeune femme n'ayant pas froid aux yeux, et de redoutables manigances de bourgeois avides d'argent.

Le génie de l'auteur Jean d'Aillon fait à nouveau fureur dans ce roman. Insérer Holmes et Watson dans ce quinzième siècle au milieu de violence, de guerres et de stratèges pour la conquête des territoires nous font découvrir cette époque souvent moins bien connue que les siècles consécutifs. L'écriture est fluide, on ne voit pas les quatre cent pages passer. Les descriptions de ce siècle y sont fort bien décrites, pas de longueur, tout est finement amené afin que le lecteur comprenne le pourquoi et le comment de cette époque et de l'histoire.

Jean d'Aillon n'en est pas à son premier roman avec Holmes et Watson en héros, car Le chien de Basqueville est la suite d'Une étude en écarlate, que je vous invite vivement à découvrir.