Les Chroniques de l'Imaginaire

Pars vite et reviens tard (Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg - 3) - Vargas, Fred

Quand Joss Le Guen, marin sans embarcation, réinvente le métier de crieur au coeur même de la capitale, il est loin de se douter à quel point sa criée sera populaire. Surtout lorsque d'énigmatiques messages font leur apparition. Decambrais, l'érudit, est alerté par ces textes qui semblent bien anciens. Il est tellement intrigué et inquiet qu'il finira par convaincre Le Guen d'en parler au commissaire Adamsberg, seul flic à qui il ferait confiance.

Le commissaire Adamsberg vient juste d'être nommé à la tête de la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, groupe homicide. Il a entrainé dans son sillage le fidèle Danglard, le seul peut-être à savoir gérer ses lubies et ses incroyables intuitions. Il ne comprend pas toujours le pourquoi du comment, mais il sait que quand le commissaire sent quelque chose, c'est qu'il y a quelque chose. Et s'il pense que cette histoire de quatre à l'envers qui couvre certaines des portes de Paris cache quelque chose de plus gros, c'est qu'il doit surement se tramer quelque chose de pas net...

Et toutes ces peintures, couplées aux fameux messages de la criée, lui donnent froid dans le dos au commissaire Adamsberg...

Lire un roman de Fred Vargas, c'est un peu jouer la sécurité. On est tranquille, on sait que l'on va passer un bon moment. Encore une fois, ça marche.

Et pourtant, on pourrait parfois avoir des doutes. La mise en place de l'histoire et des personnages est un peu longue. Elle prend presque un quart du bouquin. Mais pas de longueur, pas de lassitude, pas cette horrible sensation qui nous prend parfois et nous fait penser que la lecture va être longue. Non, rien de tout ça. Les personnages sont vraiment d'une très grande finesse, et pour la plupart tellement atypiques que ça en devient savoureux.

Adamsberg et Danglard sont égaux à eux même, avec cette espèce de flegme symptomatique pour l'un et ce coté cartésien pour l'autre. Egaux à eux même mais encore une fois, on ne s'en lasse pas, tant ils sont humains et réalistes.

C'est aussi certainement cette capacité à créer des personnages hors du commun qui rend la conclusion si surprenante. On s'attache à tout ce monde, et pas un instant l'on ne peut supposer qui est mouillé et qui ne l'est pas. En fait on a juste envie que personne ne le soit.

L'univers ensuite, est aussi plutôt particulier. Aller chercher la peste comme arme du crime est tout de même une jolie trouvaille. J'avoue avoir apprécié le travail historique fait sur ce roman.

Le rythme est bon, même s'il ne s'affole pas complètement. La lecture se fait toute seule, pour une fin surprenante et qui ménage un bon suspense.

Un très bon moment que je vous conseille de partager !