Eve n'a jamais pu totalement oublier Alec Caïn, celui qui à dix-sept ans lui a pris sa virginité avant de disparaître, la laissant dans le désarroi le plus total. C'est peut-être aussi pour cela qu'elle a été totalement subjuguée par cet homme qui lui ressemble tellement, jusque dans sa façon de se mouvoir. C'est certainement aussi pour cela que son destin a basculé si facilement, dans cet ascenseur. Elle est maintenant marquée. La marque de Caïn. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela va changer sa vie. Bien malgré elle, elle va devoir donner dans la chasse aux démons, avec comme mentor... son ancien amant ! Elle entre de plein fouet dans l'éternelle lutte entre Dieu et Satan, entre anges et démons. Et elle va vite se rendre compte que d'un coté comme de l'autre, rien n'est totalement noir, ni totalement blanc...
Encore une histoire d' "élu", me direz-vous... Encore un héros (ou une héroïne en l'occurrence) qui contre son gré va se retrouver engagé dans une lutte contre le mal, et va se révéler diablement efficace... Oui, encore !
Pourtant, si la trame est on ne peut plus classique, ce premier tome de La marque des ténèbres a largement en mains les atouts pour tirer son épingle du jeu.
Le monde mystique créé par l'auteur est ancré dans un univers d'urban fantasy très sympathique, un peu propret peut-être mais assez réel. Ce qui a aussi le paradoxe de le rendre peut-être un peu plus inquiétant.
La vraie grande trouvaille est d'utiliser le mythe d'Abel et Caïn, de le réinventer en quelque sorte, comme point de départ de l'histoire. On découvre au fur et à mesure de l'ouvrage une organisation quasi militaire des anges, archanges, et tout le toutim, avec à leur service les marqués, véritable troupe de mercenaires contre les créatures envoyées par Satan.
On a aussi parfaitement conscience que le voile sur cet univers n'a été que vaguement effleuré. Sylvia Day a clairement gardé sous le coude de quoi alimenter les tomes à venir, ce qui nécessairement aussi maintient en éveil tout l'intérêt du lecteur.
Les personnages sont assez classiques. L'héroïne est belle, forte, intelligente et courageuse, même si elle se laisse parfois entraîner encore par une rationalité qu'elle sait pourtant devoir abandonner. Il y a aussi son compagnon de route, beau en diable (ce qui est tout de même un comble...), puissant, sexy et éperdument amoureux. Et bien sûr, le troisième point du classique et traditionnel triangle amoureux... le frère du premier, tout aussi beau, fort et courageux. Ça va se compliquer, c'est une évidence.
Classique donc, mais ça fonctionne.
J'ai apprécié aussi l'écriture en ellipse qui nous ramène à la fin de l'ouvrage à la situation de départ... Et si l'on pensait trouver rapidement une réponse, ce n'est clairement pas le cas, et il faudra encore un peu patienter, jusqu'au tome 2 en fait.
Alors, oui, ce n'est pas l'ouvrage du siècle, mais c'est un moment de lecture facile et très agréable. On rentre vite dans l'histoire, on avance vite, entraîné par un rythme plutôt sympathique, et quand on le termine, on aurait envie de vite lire la suite.
