Les Chroniques de l'Imaginaire

Atlantid (Atlantid - 1) - Yamaji, Hidenori

Nous sommes à Londres en plein cœur de la révolution industrielle, en 1882 pour être précis. Miss Almendra est en fuite. Elle transporte sur elle un anneau qui ne semble pourtant pas avoir une grande valeur. Dans les rues de Londres, ses assaillants sont sur le point de la rattraper lorsque deux jeunes brigands les percutent, lui sauvant ainsi la vie, mais lui subtilisant aussi au passage le fameux anneau. Elle tentera bien sûr de le récupérer, mais lourdement blessée, elle s'écroule sur les pavés. Soucieux, les deux jeunes gens décideront de la transporter dans leur repaire pour lui apporter les soins nécessaires. Ils se pensent bien cachés, et pourtant l'organisation qui poursuivait la jeune femme va très facilement les retrouver et s'en prendre aussi à eux. D'autant que le jeune Sully, orphelin amnésique, a enfilé l'anneau, et ne parvient visiblement pas à le retirer...

Ce shônen steampunk est la première œuvre d'Hidenori Yamaji. Pour une première, c'est plutôt une réussite. Le dessin d'abord est très agréable. Les vignettes sont très lisibles, beaucoup de détails malgré tout, tout en évitant l'écueil de la case "brouillon". Le tout reste très lisible. Les personnages sont suffisamment bien définis pour qu'aucune confusion ne soit possible. Tous démontrent un caractère qui apparaît dans les traits.

Le découpage ensuite est très classique et linéaire mais permet une lecture simple et fluide.

L'histoire en elle-même est, disons-le, extrêmement classique pour un shônen. On y retrouve tous les clichés du genre : le héros orphelin et amnésique, plein de capacités dont il n'est pas en mesure d'expliquer l'origine, le groupe de copains, tous orphelins, voleurs au grand cœur, la jeune fille en détresse, avec laquelle ils vont se lancer dans une quête qu'ils n'avaient pas souhaitée au départ...

Bref, j'en passe et des meilleurs. Rien de bien nouveau sous le soleil donc, et à priori, rien qui ne permette à cet ouvrage de tirer son épingle du jeu.

Pourtant, ça fonctionne. On se laisse prendre par l'histoire, on se laisse porter par le rythme assez intense imposé par l'auteur. Il y a fort à parier que cela soit essentiellement dû au thème audacieux et original dans lequel s'inscrit ce premier tome. On sent parfaitement ce côté un peu mystique sous-jacent. On ne peut pas le définir parfaitement, ce premier tome est essentiellement une mise en place de l'histoire et du monde dans lequel évoluent nos héros, mais les premiers indices et les premières références tombent au fur et à mesure, et laissent espérer une suite qui pourrait être vraiment très intéressante.