Ori semble être avant tout un aventurier, une sorte d'explorateur casse-cou à la recherche de reliques sur lesquelles il est bien difficile de mettre la main. C'est en tout cas en pleine action qu'on fait sa connaissance, et il faut l'aide d'Angelina pour le sauver, alors qu'il vient d'échouer dans une mission qu'il prépare depuis deux ans...
A présent, c'est dans une taverne en plein désert qu'Ori tente de se ressourcer et de retrouver un but à sa vie. Mais une visite du commandeur Augur, son vieux mentor de la secte rouge, est sur le point de relancer la vie d'Ori. On apprend alors que ce dernier n'est autre que le fils du roi écarlate, qui vient d'être assassiné. A présent, Ori doit se rendre dans la cité des échangeurs, une ville étrange et mystérieuse, où il va pouvoir être confronté avec son passé et découvrir qui a tué son père.
La cité des échangeurs est ainsi régie par des règles très strictes, un équilibre précaire et fragile, qui repose entre les mains de trois sectes : la rouge qui apporte l'éducation qu'elle veut bien amener, la bleue qui apporte l'ordre, et la blanche qui soigne les gens. Un équilibre précaire, notamment depuis la mort du roi écarlate, et la soif de pouvoir portée par un homme ambitieux qui souhaite devenir maire et faire changer les choses.
Mais cette visite est surtout l'occasion pour Ori de revoir ses anciens amis, en commençant par Uma, jolie jeune fille qui est à présent une des épouses d'un être sanguinaire et influent... Un être qui a pu être adouci car Uma lui a donné un fils, mais cela risque maintenant de ne plus durer bien longtemps...
Il se passe bien des choses dans ce premier tome de Les chroniques du roi vagabond. La série, scénarisée par Alvaro Prieto et dessinée par Raul Moreno, en est au premier tome de ce qui sera apparemment un triptyque, en tout cas dans un premier cycle. La série sort dans la collection Terres de Légendes de Delcourt, et il faut reconnaître qu'elle aura des arguments à défendre, même si la crainte est bien présente au fil des premières planches.
Car le premier sentiment est celui d'un cruel manque d'originalité, en démarrant cette lecture. Et peu à peu, force est de constater que les personnages prennent de l'épaisseur, le scénario se complexifie, gagne en saveur et en originalité, pour devenir quelque chose de plaisant, à défaut d'être réellement inoubliable. En cela, les dessins tout en finesse sont pour beaucoup : c'est fin, avec un encrage léger, et le travail sur les couleurs de Sergio Sedyas est quant à lui en tout point remarquable. Cela est beau tout en étant discret : une qualité de plus en plus rare dans nombre de productions...
Un premier tome qui n'est pas exempt de quelques défauts, mais qui se laissera parcourir sans problème. On attendra néanmoins la suite pour se faire une opinion plus tranchée sur cette nouvelle série !