On ne peut pas dire du magistrat Alberto Lenzi qu'il accomplit son travail avec ferveur et passion. Il est plutôt lassé et préfère aller jouer au poker ou boire un verre avec ses meilleurs amis, dont le juge Giorgio Maremmi. Ce dernier s'est d'ailleurs fait menacer de mort lors de son dernier procès, ce qui s'est avéré ne pas être des paroles en l'air.
Dès lors, Lenzi est bien décidé à savoir qui a tué son ami et pourquoi. Il est presque certain que ce n'est pas un coup du condamné mais que cela cache quelque chose de plus sournois. Le magistrat représente la justice mais il est parfois nécessaire de fricoter avec les voyous pour avancer. Il communique donc avec un des grands pontes de la mafia locale, qui est son informateur. Ce dernier use de paraboles et symboles pour dire les choses sans les dire ; à la charge de Lenzi de les déchiffrer.
Plus le roman avance, plus on se passionne pour cette enquête plus subtile qu'elle n'en a l'air de prime abord. Mimmo Gangemi exploite une région et un domaine qu'il connait bien, avec l'emprise de la mafia sur la vie économique locale. Le tout forme une intrigue bien ficelée avec un antihéros auquel on s'attache rapidement. Une lecture très agréable.