Les Chroniques de l'Imaginaire

L'île des enfants perdus (Les mondes de Thorgal - Kriss de Valnor - 6) - Dorison, Xavier & Mariolle, Mathieu & Surzhenko, Roman

Après sa tentative manquée d'en finir directement avec l'Empereur Magnus, Kriss de Valnor a été emportée en même temps que l'armée ennemie quand Jolan Thorgalson a fait céder le barrage qui surplombait la bataille. Sérieusement blessée, elle est recueillie par Osian, un guérisseur, et son apprentie Erwin, qui lui enjoignent de prendre quelques jours de repos.
Mais pour Kriss, pas question de rester là les bras ballants : en raison des lois vikings, elle doit se représenter à son roi et époux dans les sept jours si elle ne veut pas être déchue de son titre. Le temps presse ! Pourchassée par les soldats ennemis, elle fait voile avec ses deux compagnons de fortune sur les flots du redoutable lac-océan et échoue sur une île déserte. Déserte, vraiment ?

Avec de nouveaux scénaristes et dessinateur, ce nouvel opus de la série dérivée centrée sur le personnage de Kriss de Valnor renoue avec l'esprit original de la série mère Thorgal. Kriss y est confrontée au fantastique, à un danger insidieux lié aux pouvoirs divins qui dirigent le monde. Certes, l'intrigue n'est pas excessivement originale et on devine bien vite ce qui se cache derrière les apparences, mais cela reste intéressant.
La guerre en cours est plus ou moins mise de côté pour qu'on se concentre sur le personnage de Kriss, cette guerrière contradictoire : d'un côté, elle est ambitieuse et ferait (presque) tout pour régner sur les territoires du Nord ; de l'autre, elle cherche désespérément à retrouver son fils, confié à Thorgal et enlevé par de mystérieux ennemis. Tiraillée entre ces deux désirs, elle se montre souvent impitoyable (même envers elle-même), mais parfois quasi humaine... J'ai apprécié de voir à nouveau évoluer ce personnage.

Les dessins sont sympathiques, mais une fois encore un peu trop éloignés de ceux de Grzegorz Rosinski. J'ai notamment beaucoup de mal avec les yeux trop gros des personnages féminins, donnant la vague impression d'avoir affaire à des héroïnes de mangas.

En tout cas, ce tome, bien qu'un chouïa creux, me réconcilie avec cette série dérivée à la qualité inégale.