Les Chroniques de l'Imaginaire

La cérémonie de l'ombre (Cagliostro - 2) - Delalande, Arnaud & Prolongeau, Hubert & Lapo, Alessio

Alessandro, appelé Cagliostro à la cour de Marie-Antoinette, fait de véritables merveilles en usant de ses dons, acquis à force de travail acharné auprès de Saint-Germain... Mais bientôt, le jeune mage va être mis à rude épreuve lorsque Lenoir, policier en charge d'une sordide enquête sur d'effroyables meurtres, lui demande de l'aide en analysant les cadavres...
Et ces derniers commencent à s'accumuler, tout en s'approchant de plus en plus de la cour et des proches du roi et de la reine... Marie-Antoinette l'apprend, et elle découvre que Lenoir a demandé l'aide de Cagliostro... Désormais, le mage doit s'en sortir s'il ne veut pas perdre le crédit si difficilement gagné devant la reine.
Mais Cagliostro ne tarde pas à se retrouver engoncé jusqu'au cou dans une enquête étrange, qui le mène bien malgré lui dans d'étranges endroits. Ses visions le hantent, et bientôt il s'avère que Saint-Germain, son propre maître, n'est pas étranger aux meurtres qui sont commis. La façon de tuer les gens, de disposer leurs organes vitaux... Tout porte à croire que le satanisme a une place importante dans cette affaire... Cagliostro va devoir subir bien des épreuves avant de comprendre jusqu'où il faut aller...

Ce second tome de Cagliostro marque la fin de ce diptyque qui paraît chez Delcourt. Arnaud Delalande (Aliénor, Le dernier Cathare...) remet le couvert historique avec un personnage toujours aussi mystérieux et soumis à polémique. Le livre est ainsi l'occasion de se retrouver dans la cour, et d'assister à l'évolution d'un personnage qui saura être de plus en plus influent.
Si le premier tome ne mettait pas encore l'accent sur les capacités du mage Cagliostro, c'est bel et bien le cas dans ce second tome : les scènes de poursuite, les meurtres, tout est fait pour qu'on ait ici affaire à un thriller historique de bonne facture. Le rythme est bon, et le scénario est servi par des planches franchement magnifiques : les dessins d'Alessio Lapo sont d'une grande finesse, et les couleurs d'Ikes, discrètes, mettent parfaitement en valeur des encrages qui savent se faire discrets également. Un excellent point pour le côté graphique, même si certaines cases peuvent encore manquer de mouvement : c'est là le pendant néfaste des dessins très détaillés. Mention spéciale par contre pour certains décors ou certaines architectures, qui sont splendides.

Les heures de travail transpirent donc littéralement à la lecture de cet album : graphiquement sans faille, on pourrait juste lui reprocher un petit manque d'originalité. Rien de méchant cependant, surtout pour un grand public qui se mettrait à découvrir ce genre d'aventure ésotérique !