Mathilde, jeune adolescente grandissant en Dordogne, est une ado sportive et bien dans sa peau. Elle est férue d'athlétisme, et se libère grâce à ce sport. Sa meilleure copine se prénomme Louison. Elles forment un tandem solide en amitié, n'en ratent pas une, et s'éclatent.
C'est le jour de la rentrée. Elles ne reconnaissent pas une jeune fille, Cézanne, qui est devenue filiforme pendant l'été. Mathilde est scotchée. Louison, elle, s'en fout.
Vouloir plaire à Jim, souhaiter ressembler aux brindilles des magazines, devenir comme Cézanne, vont devenir une obsession pour Mathilde. Elle a aussi perdu sa grand-mère récemment décédée d'un cancer à 56 ans. C'est dur, elle en était très proche de cette grand-mère dynamique, joviale, un peu déjantée par moment. Chez elle, elle sait être discrète. Ses parents, éleveurs d'oies et de canards, ne s'inquiètent pas. Ils ont confiance en elle, et la laissent peut-être trop isolée. Sa mère est secrète, elle ne partage pas ses sentiments. A quoi bon puisque tout va bien !
Sans s'en rendre compte, Mathilde s'enfoncera dans cette maladie qu'est l'anorexie mentale. Elle se sent forte, mais ne l'est pas. Elle se sent prête à défier les autres, utiliser des subterfuges, mais ses proches réaliseront très vite qu'elle est au bord du gouffre.
C'est mon premier roman sur le sujet de cette maladie qui bouffe nos jeunes filles d'aujourd'hui en quête des réseaux sociaux et des magazines. Vouloir ressembler aux mannequins devient pour certaines ados un but pour lequel on s' obstine, les menant vers le côté obscur. A vrai dire, j'avais peur d'une telle lecture, mais Annelise Heurtier a su m'emmener dans cette histoire par le fait que c'est une écriture simple, jeune et dynamique.
Le début du récit est une simple histoire d'ados, c'est parfois cocasse. Le personnage de Louison, la meilleure amie de Mathilde, est un délice ; un vrai boute-en-train, avec de bonnes expressions, mais elle n'oublie pas la réalité des choses. Cette fille-là a un réel aplomb.
J'ai été subjuguée par la façon dont Mathilde tombe dans la maladie. L'auteure Annelise Heurtier décrit avec précision, avec beaucoup de justesse et de sensibilité, l'état de Mathilde, sa volonté de passer d'une moche chenille à un magnifique papillon et l'engrenage terrible dans lequel elle s'enfonce, à quel point il est si facile de ne pas se rendre compte quel danger cela représente. Elle y décrit surtout le changement de comportement destructeur de Mathilde qui l’affecte psychologiquement.
On peut néanmoins être un peu déçu par la fin, qui trouve tout de même une solution facile. Mais je reste sur l'idée que l'auteure souhaitait avant tout mettre en avant la chute, la descente aux enfers. Ce roman est dur par certains aspects mais permet aussi de faire prendre conscience qu’il ne faut pas jouer avec sa santé et sa vie : Vouloir atteindre un idéal qui n’existe pas malgré les régimes. On ne peut pas toujours avoir le corps parfait, si tant est qu’il en existe un, car nous sommes tous nés avec une morphologie différente.
Un très beau texte à message, c'est éprouvant mais à ne pas rater !
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