Dans un royaume lointain, un jeune garçon, encore tout bébé, est recueilli par un roi et une reine. Au départ hésitant, le Roi se prend d'affection pour cet enfant qu'il va finir par élever comme un de ses fils.
En remontant un fleuve ancien au sujet duquel on raconte d'étranges fables, l'équipage tombe sur un homme blessé et même très mal en point. Il se fait appeler "le bâtard". Rana, le capitaine, charge Fintan le barde de connaître l'histoire de cet homme.
Dans un royaume en guerre où les batailles font rage, un capitaine cherche une solution pour stopper le conflit et un homme cherche son père.
Si je n'avais lu que les deux cents premières pages de ce livre, j'aurais écrit une chronique absolument désastreuse et à la limite de la méchanceté. Si je m'étais arrêté à cela et si je n'avais pas poussé plus loin la lecture, je serais passé à coté d'un bijou de fantasy.
Soyons au clair d'entrée, l'histoire est lente, lente pour se mettre en place, lente pour nous décrire un royaume, lente dans la construction des enjeux, lente vraiment lente. Pendant deux cents pages, je me suis tiré les cheveux plus d'une fois en me demandant bien pourquoi ce livre avait eu le prix des Imaginales. En deux cents pages, il cumule les clichés et poncifs de la fantasy avec vraiment tout ce que je déteste : la narration à la première personne du singulier, les classes des êtres qui composent la société, une religion bien trop présente et surtout surtout le fait qu'on se réfère aux personnes qui composent cette "Terre" par le mot "Humain", c'est tout bête mais je ne comprends pas pourquoi inventer un monde et une langue si c'est pour y mettre des références à notre Terre.
Bref, revenons à cette histoire. En dépit de toutes ces objections, le livre nous plonge dans un monde d'une absolue complexité et d'une beauté vertigineuse. Là où les autres romans de fantasy nous plongent dans des histoires de guerres et de batailles gigantesques, ce livre nous montre des personnages bien loin de toutes guerres épiques. Le récit est lent mais parce que la traversée est longue. La description du monde est fastidieuse parce que les ramifications le sont aussi. Il y a une complexité à ce monde qui dépasse ce que j'ai pu lire ces derniers temps et qui m'a laissé un goût amer à la fin de ce premier tome, c'est uniquement parce que je n'avais pas le tome 2 sous la main pour le commencer tout de suite.
Bref, si vous ne voulez pas rater le nouveau chef d’œuvre de fantasy, courez l'acheter mais accrochez-vous, parce que ça en vaut vraiment vraiment la peine.