Les Chroniques de l'Imaginaire

Le réseau (Les deux mondes - 1) - Stephenson, Neal

Richard Forthrast incarne le rêve américain. Issus d'une famille modeste et rurale, sa passion pour les jeux vidéo et son sens aigu des affaires (acquis pendant ses années de contrebande de cannabis avec le Canada, dont il n’est pas très fier) lui ont permis de monter une société prospère. Elle édite un jeu en ligne, T'Rain, un MMORPG concurrent du leader World Of Warcraft.
Il embauche sa nièce, Zula, chargée de la conception d'une partie du vaste monde offert aux joueurs. Alors qu'il vaque à ses occupations de P-DG, il ne se doute pas que Zula vit un drame. Peter, son petit ami hacker qu'elle croyait retiré des affaires, a piraté des numéros de cartes bleues. Mais Wallace, le contact à qui il a vendu les données, lui aussi joueur à T'Rain, est victime d'un ransomware qui l'oblige à payer cinquante pièces d'or dans une région désertique de T'Rain. Zula et Wallace font leur possible pour payer la rançon dans ce monde virtuel, mais ils sont attaqués à chaque fois par des pillards qui les dépouillent avant qu’ils n'arrivent à destination. Alors qu'ils élaborent un plan B, ils sont interrompus par le patron de Wallace qui débarque dans l'immeuble de Peter. Parrain de la mafia Russe, il arrive accompagné « d’agents de sécurité », pour avoir une explication sur l’absence des numéros de cartes bleues payés très cher. Et il est prêt à tout pour récupérer ces numéros ... ce que Zula et Peter vont rapidement découvrir aux dépends de Wallace...

Le thème du monde réel qui interagit avec le monde numérique est finalement très peu exploité dans ce tome, contrairement à ce que laisse penser le quatrième de couverture. Mais le point de départ, le ransomware REAMDE, est un excellent prétexte à une aventure pleinement ancrée dans la réalité. Ce n’est pas étonnant de la part de Neal Stephenson, ancien scientifique, décrivant toujours les scènes avec une précision extrême et moult explications. Son souci du détail allant jusqu’à entrer dans la psychologie des personnages principaux, permettant de bien appréhender leurs actes. Mais cela alourdit la lecture quand on entre dans des détails techniques de la création et du fonctionnement de T’Rain qui ne sont pas indispensable à la compréhension de l’action. C’est particulièrement flagrant dans la première partie du roman. Il faut attendre le jour trois, soit presque trois cents pages, pour que l'action commence réellement. Mais ensuite, on est entraîné dans un tourbillon d'événements tel que les scénaristes de 24 heures chrono n'auraient pas renié cette histoire si l'action ne durait pas plusieurs jours. Surtout que Neal Stephenson arrive parfaitement à nous faire suivre les péripéties des différents personnages alors qu’ils sont séparés.

Un excellent polar à qui il faut laisser sa chance en surmontant la première partie. Ensuite, on ne peut plus s'arrêter de lire et les événements à la fin de ce tome donnent envie de lire la suite avec impatience.