Les Chroniques de l'Imaginaire

Pour vous servir - Mougin, Véronique

Françoise et Michel Joyeux sont un couple au service des autres. Quels autres ? Les ultra-riches, les personnes qui sont souvent trop loin de la réalité de notre vie quotidienne, nous, simple gens. Avant, Michel avait un restaurant, mais celui-ci a vu trop grand, et l'endettement a suivi. La solution : Devenir les larbins au service des nantis.

Pour vous servir est une sorte de biographie dans laquelle Françoise nous raconte sa vie de gouvernante au service des familles les plus riches de notre société. Son mari l'accompagne au début dans ces maisons et appartements de haut standing, lui à la cuisine, elle à la gestion du beau monde.

Roman plutôt bien fait : Une page d'introduction nous expliquant le contrat puis le récit du travail, des anecdotes, des exemples, la vie quotidienne au service de leurs patrons, les souffrances, les fous rires, les médisances, les coups bas, la rancœur et l'honnêteté d'un travail bien fait sans que l'on ne s'en aperçoive. L'amitié et le partage sont distribués avec parcimonie ! Au long des chapitres, on trouve de petits paragraphes en italique nous citant les leçons du petit personnel, telle que la leçon n°8 : « La collaboration courtoise entre patron et employé de maison s’arrête où commence la revendication salariale ».

J'ai particulièrement apprécié les premières pages où la narratrice nous raconte le travail chez leur premiers patrons, les Douglas Mac Linley. Un travail peu rémunéré et ô combien harassant, des gens complètement bouffés par leur fric. Idem pour le contrat signé auprès du Prince Mohammed Al Bin Alpoussah Farad. Le plus insupportable : Les mois de labeur pour Françoise après son divorce auprès de la princesse Anne Adelaïde Echard de Louvedin Massardiere. Plus vache, tu trouves pas, mais les retours de bâtons sont parfois existants. Et puis Monique Dupuis : Une des meilleurs patronnes mais qui se révèle n'être que la maîtresse de Mr Samson !

On peut être abasourdi par certaines circonstances. Ce sont des livres comme celui de Véronique Mougin qui nous font réaliser combien des personnes ayant un tel niveau de vie sont tellement loin de notre quotidien. Certains ne travaillent pas, ils sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, d'autres ont bossé toute leur vie et ont mérité une telle récompense et sont restés des personnes humbles, et pour certains le fait d'aller chercher une baguette à la boulangerie relève d'une vie extra-terrestre. Ce qu’on découvre est à la fois consternant et désopilant.