Sherlock Holmes reprend du service dans une nouvelle aventure aux frontières du fantastique. Dans un Londres steampunk aux traits nerveux, Sherlock Holmes est engagé par la grande reine Victoria pour retrouver un savant disparu particulièrement dangereux : Aaron McBride. Mais lorsque Holmes débusque McBride, il est loin du forcené qu’on lui a décrit. C’est un voyageur du temps, traqué par des créatures métamorphes venues du futur qui veulent mettre fin à l’humanité. La reine Victoria a été remplacée par une de ces créatures et l’équipe de Holmes ne sait plus à qui se fier parmi l’intelligentsia gouvernementale. Ensemble, ils parcourront les chemins du temps à la recherche d’un moyen pour sauver le monde.
Second et dernier tome du cycle des Voyageurs du Temps, cet ouvrage est également la fin d’un cycle plus grand, constitué de Sherlock Holmes & les Vampires de Londres et de Sherlock Holmes & le Necronomicon. L’arc narratif engagé dans ce triptyque visait à remplir le vide laissé par Conan Doyle entre la mort de Holmes aux chutes du Reichenbach et sa réapparition trois ans plus tard. A cet égard, le tome 2 des Voyageurs du Temps remplit parfaitement son office. L’intrigue se clôt avec panache sur ce qui se fait de mieux pour un cerveau comme Holmes : un paradoxe temporel maîtrisé dans les règles de l’art.
Les puristes retrouveront le caractère de Holmes à la fois excentrique et cassant, machinal et brillant. Même si la difficulté de l’intrigue est un peu revue à la baisse compte tenu du format court de deux tomes de BD, elle reste bien ficelée et on se laisse prendre au jeu. La collection 1800 propose un Sherlockverse fantastique rafraîchissant qui change un peu des relectures modernes qu’on peut voir ces dernières années sous tout format.
L’ensemble est emmené par un trait vif et précis, à la palette froide qui sied à merveille aux débuts de l’ère moderne. Le travail sur les décors est remarquable, des rues de Londres aux bibliothèques victoriennes. Enfin, mention spéciale pour la reine Victoria, dont le portrait est à la fois ressemblant et étrange, comme si la créature métamorphe avait posé sa touche sur une figure emblématique de l’histoire. Saisissant !