Richard Forthrast progresse lentement dans son enquête pour retrouver Zula, pensant qu’elle a disparu à cause de Peter. Il a découvert l’identité et l'adresse du domicile de Peter. Ne pouvant attendre plus longtemps, il entre par effraction dans l’immeuble sans prévenir la police. Mais il n'y découvre pas grand-chose d’intéressant à part le fait que la disparition de Zula et Peter semble liée au virus REAMDE. Avec l’un de ses proches collaborateurs, ils organisent la traque des hackers chinois qui ne jouent plus à T'Rain depuis quelques jours. Il provoque en sous-main une guerre dans T'Rain sur le territoire des Torgai pour les forcer à recouvrer la fortune qui y est toujours cachée.
Pendant ce temps, Zula et les djihadistes, tout juste remis de leur atterrissage en catastrophe en Colombie Britannique, s'organisent dans les bâtiments d’une ancienne mine abandonnée. S'étant proposée comme monnaie d'échange pour que Richard fasse passer Abdallah Jones et sa bande aux États-Unis, elle se sait en sursis pour l'instant. Mais elle est contrainte de les suivre dans leur périple pour atteindre le Schloss de Richard tout en étant témoin malgré elle des exactions qu’ils réalisent pour y parvenir. Au bout de quelques jours, elle se sent prête à faire une tentative d'évasion. Malheureusement, elle perd tout espoir lorsque les djihadistes sont renforcés par des comparses américains qui attendaient patiemment des ordres de Jones pour agir ...
Chaque personnage avance avec sa logique propre et ses moyens pour se sortir de la situation dans laquelle il est empêtré. Paradoxalement, alors que tout le monde s'éloignait dans le premier tome, ils finissent par converger vers la frontière américaine, là où Richard possède une vaste propriété au pied des pistes de ski. Les rebondissements pour y arriver sont nombreux, et l'explication finale entre les différents protagonistes sera explosive.
A l'instar du premier tome, la suite des Deux Mondes est tout aussi passionnante. Neal Stephenson réussit le tour de force de nous faire suivre les protagonistes (au nombre d’une dizaine quand même) en simultané sans effort durant les quinze jours que dure l’intrigue. Et ce, même pendant la scène finale où les rebondissements sont nombreux. De plus, en entrant dans la psychologie des personnages, il les rend très attachants (personnellement, j’ai une préférence pour Sokolov) et nous donne envie de poursuivre la lecture de ce gros livre qui souffre des mêmes défauts que le premier tome. On est parfois noyé par un nombre important de détails qui n'apportent pas grand intérêt à l'intrigue. Et la partie monde virtuel est encore une fois extrêmement détaillée alors qu'il ne s'y passe pas grand-chose. Cette seconde remarque étant peut-être à nuancer pour d’autres lecteurs qui n’auront pas la même connaissance que moi des jeux en ligne.
Quoi qu'il en soit, c'est avec plaisir que j'ai lu ce second tome que je recommande aux amateurs de thriller contemporain.