Un jeune informaticien fraichement diplômé ne trouve qu’un poste de transporteur de fonds pour débuter dans le monde professionnel. Lors d’une de ses premières sorties avec son collègue, sacs d’argent à la main, il est attaqué par deux hommes cagoulés qui n’hésitent pas à les abattre de sang froid pour récupérer le butin.
Le commissaire Renan Pessac arrive quelques heures plus tard à la morgue. Quand il a démarré sa carrière au grand banditisme, il pensait éviter ce genre de cas désagréable. Questionnant le légiste, il apprend que les calibres utilisés sont ceux de Kalachnikov.
Quand il réfléchit au repérage nécessaire pour établir la routine des convoyeurs, les doubles plaques et les armes utilisées, tout laisse à penser qu’il a affaire à des professionnels du braquage. Mais ce qui ne colle pas, c’est le montant du butin, seulement 60 000 euros. Pourquoi un carnage pour si peu ? Renan va alors se renseigner auprès du Grand, son meilleur indic, et voir s’il peut le rencarder sur l’affaire.
Les loups blessés est le premier roman de Christophe Molmy, chef à la B.R.I. à Paris. Dans cette histoire tirée de son vécu de flic du 38 quai des orfèvres, il met en scène Mattéo Astolfi, un braqueur corse d’expérience qui veut raccrocher mais est pris dans l’engrenage qu’a déclenché son petit frère Doumé, en tuant des convoyeurs lors d’un braquage d’amateurs avec deux gars de la Cité. Quand son frère va se retrouver incarcéré, Mattéo va tout faire pour aider son frère et faire tomber ceux qui l’ont vendu. Mais cela va l’exposer dangereusement, au détriment de sa femme et son fils, car la police est sur les rangs pour les faire tomber. On prend ainsi beaucoup de plaisir à suivre les deux protagonistes, Astolfi et Pessac, dans leur enquête parallèle; leur sensibilité les rend de plus très attachants.
Fort de son expérience d’années passées dans la lutte contre le grand banditisme, Christophe Molmy transpose littéralement cet univers avec un réalisme déconcertant : le vocabulaire est tiré du langage des malfrats et des policiers, ce qui donne des dialogues intenses et prenants. Le rythme des braquages ou investigations, la lutte interne des services, la noirceur de la vie nocturne, les indics et les prostituées, tout est réuni pour vous transporter aussi bien au cœur de l’enquête que dans les coulisses du monde des braquages. Les loups blessés est un polar qui, une fois débuté, donne envie de connaître la fin, vite, très vite, on peut donc dire que c’est un bon polar.