Les Chroniques de l'Imaginaire

La couronne du berger (Un roman du Disque-Monde - 6) - Pratchett, Terry

Lancre ne va pas bien. Une terrible vague de tristesse se répand à travers les vallons, jusque dans les chaumières des sorcières. Une présence a disparu et toute la nature des montagnes du Causse prend le choc en pleine figure.
A proximité du royaume, ce vide comble de bonheur ceux qui en ont été repoussés, ceux que les sorcières ont renvoyés à coup de pied au cul dans leur univers après une première invasion ratée. L'heure de la vengeance sonne. La frontière entre les mondes est ouverte. Les elfes sont en ordre de marche et Tiphaine se prépare.

Je suis rarement retourné par un roman. Peut-être suis-je un salopard insensible. Peut-être que j'oublie constamment la définition de l'empathie.
Mais ici... La couronne du berger est le dernier bouquins des Annales du Disque-Monde, le dernier de Pratchett, une série et un auteur que je lis depuis pas loin de vingt ans avec un plaisir immense et renouvelé à chaque fois. Cette fin, cet arrêt d'un auteur ne me laisse pas de marbre. Même un troll se fendillerait.
Ensuite, mon personnage favori rencontre monsieur La Mort (hé bien oui, il est de sexe masculin, mais c'est la dernière fois qu'on le rappelle) au lancement de cette histoire de mutation, de renouveau et de vengeance. Ce personnage inoubliable marche la tête fière au centre de mon grand hall des héros tout genre confondu. Avec son chapeau pointu, elle est reconnaissable entre mille.

Ce livre m'a filé un bon coup au moral même si Pratchett s'occupe de nous réchauffer le cœur tout au long de ce récit plus simple qu'à son habitude - il a eu moins de temps pour le revoir et le réécrire. Il nous place la jeune Tiphaine comme la juste remplaçante dans un texte poignant et bien rythmé, à défaut d'être son plus grand coup d'originalité ou son roman le plus hilarant. Il lui manque tout simplement le petit quelque chose ou la petite touche de style dont il nous gratifie habituellement.
Tiphaine doute et se laisse un peu aller, les Feegles ont moins d'entrain et même Nounou Ogg a du mal à faire passer sa bonne humeur coutumière. Mais ça, seuls les lecteurs assidus de la série pourront le remarquer.

Pour les autres, La couronne du berger est le coup de maître final du vieux sire qui cultivait ses cornichons...