Après avoir assisté à la bataille d'Harmony pour retrouver ses souvenirs, c'est six ans plus tôt que nous la retrouvons, en compagnie du professeur William Torres. Ce dernier est sur le point de trouver un remède efficace pour sauver la vie d'enfants atteints d'une maladie rare, qui a d'ailleurs emporté sa propre fille il y a peu. Harmony est ainsi une petite fille qui a pris une part importante pour ce remède, en subissant des tests médicaux. Ces derniers sont par contre également à l'origine d'effets secondaires surprenants : le remède permet aussi de développer chez certains sujets des dons de télékinésie...
Bientôt, un homme étrange (dont la tête ne revient pas vraiment à Torres) multiplie les visites auprès d'Harmony. Rapidement, Torres est mis à l'écart par son directeur de recherches, et ce dernier lui signifie que les recherches de Torres vont devoir maintenant se concentrer sur ces effets de télékinésie. Des effets aux débouchés bien plus prometteurs que le fait de trouver un remède pour des enfants atteints d'une maladie trop rare...
Torres prend là un sacré coup, d'autant qu'il sera purement et simplement licencié, après un retour de congés forcés de deux semaines...
A présent, ce sont des gens proches de l'armée qui ont le contrôle sur Harmony, ainsi que deux sujets plus jeunes qu'elle : Payne et Eden... Les trois enfants font des progrès en terme de télékinésie, mais pas assez rapidement aux yeux des militaires qui souhaitent voir au plus tôt jusqu'où peuvent aller ces étranges pouvoirs. Bientôt, l'armée aura encore un peu plus le contrôle, notamment dans les entraînements quotidiens, de plus en plus harassants, que les trois jeunes personnes auront à subir...
Eh bien, force est de constater que l'on ne ressort pas indifférents de la lecture de ce second tome d'Harmony ! Et c'est d'ailleurs souvent le cas pour nombre de séries qui passent entre les mains de Mathieu Reynès : j'en veux pour preuve les excellents (et tous très différents) Alter Ego, La mémoire de l'eau ou encore La peur géante (dans les univers de Stefan Wul, chez Ankama).
Ici, un peu comme à la manière d'Alter Ego, on se retrouve dans un immense flashback avec ce second tome. Cela se termine aussi en parallélisant certaines actions avec ce qu'on peut lire dans le premier tome. Encore une fois, on pourrait d'ailleurs presque lire ce second tome avant le premier... Le scénario est ainsi parfaitement - non, extrêmement - bien ficelé. Le moindre détail a son importance, et le tout reste d'une lisibilité exemplaire.
Ainsi, impossible de se perdre malgré une histoire à ramifications qu'il doit être bien loin d'être simple de raconter, en bande dessinée. Cela a l'air simple comme cela, mais en y réfléchissant, on se dit qu'on tient là un immense scénariste...
Le dessin, également, est à l'avenant : c'est beau, épuré tout en restant suffisamment détaillé, et les couleurs sont parfaites pour mettre en valeur les personnages, tout en restant suffisamment discrètes.
Tout ce qu'il faut donc pour sortir une série intelligente, bougrement réfléchie, qui pourra d'ailleurs plaire à une très large tranche d'âge, grâce aux multiples niveaux de lecture possibles... C'est en tout cas l'unanimité dans ce sens, à la maison !