Les Chroniques de l'Imaginaire

Juste une mauvaise action (Inspecteur Lynley - 18) - George, Elizabeth

Angelina Upman a quitté Taymullah Azhar, emmenant avec elle leur fille Hadiyyah. Azhar est désespéré de ne pas savoir où elles sont parties. En plus, il sait qu'il n'a aucun droit légal, puisqu'il n'était pas déclaré comme le père de l'enfant. Avec l'assistance de sa voisine le sergent Barbara Havers, il engage un détective privé pour retrouver leur trace, sans succès.

Quelques mois plus tard, Angelina revient frapper à la porte d'Azhar à Londres, avec un nouveau compagnon mais sans la petite fille : Hadiyyah a disparu. Angelina est persuadée que c'est Azhar qui l'a enlevée, mais doit se résoudre à admettre que l'enfant n'est pas chez son père. Tout ce petit monde repart donc en Italie (là où la petite fille a été kidnappée) dans l'espoir de retrouver Hadiyyah. Suite aux manigances de Barbara, l'inspecteur Thomas Lynley est dépêché sur place comment agent de liaison. Le temps presse, car les chances de retrouver un enfant disparu en bonne santé diminuent drastiquement avec les jours qui passent...

On savait le sergent Havers tenace, s'accrochant à ses idées au mépris de ce qu'il peut lui en coûter. Ici, les événements la touchent de près puisqu'il s'agit de sa petite voisine Hadiyyah (qu'elle adore) et de son père Azhar (pour lequel elle a un faible non avoué) ; c'est pourquoi elle va se mouiller encore plus, n'hésitant pas à se mettre à dos sa hiérarchie et à passer du côté obscur de la force (ou du mauvais côté de la loi) pour protéger ceux qu'elle aime. Une fois le doigt mis dans l'engrenage, tout s'enchaîne pour prendre des proportions dangereuses, au point qu'on se demande tout du long si Barbara va pouvoir se sortir de cette situation.

Lynley est bien évidemment présent dans cet opus. On le voit reprendre du poil de la bête et aller de l'avant, essayant de laisser de côté la mort de son épouse. On croise même ses proches amis Simon et Deborah, une fois. Mais il faut bien avouer que l'inspecteur est mis de côté ici et cède la place centrale du roman à sa collègue de longue date Barbara. Celle-ci est plus mal fringuée que jamais... et diablement attachante, si bien qu'on frémit à la voir foncer ainsi droit dans le mur.

Au niveau de l'intrigue, ce n'est pas le roman de la série qui fait le plus froid dans le dos : un kidnapping plutôt soft, une mort, pas de quoi soulever le cœur. Par contre, c'est tout aussi difficile à démêler que d'habitude pour bien ajuster les petits détails des agissements de chacun, même si le gros de l'énigme est relativement rapidement mis à jour.

Au passage, on visite l'Italie et le dépaysement est au rendez-vous. On découvre ainsi la beauté de la Toscane, les méandres du système policier italien, et la rapidité du parler italien. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai un peu regretté que tout ne soit pas traduit : les personnages parlent souvent en italien, et si l'essentiel de leurs discours est traduit, il y a cependant nombre de petites phrases qui ne le sont pas. L'auteure / la traductrice ont surestimé mon niveau de compréhension spontanée en langues étrangères !

Encore du tout bon pour Elizabeth George !