Spirou et Fantasio sont deux journalistes qui parcourent le monde, à l'aventure, afin de raconter de la manière la plus fidèle possible ce qu'ils ont vécu, et notamment les injustices qu'ils ont à cœur de faire découvrir au plus grand nombre. Mais leur belle collaboration professionnelle vole vite en éclats, lorsque la nouvelle rédac chef du magazine Le Moustique leur demande de falsifier un peu la vérité de ce qui se passe en Palombie. C'en est trop pour Spirou, qui donne sa démission sur le champ, alors que Fantasio ne le voit absolument pas venir, trop attiré qu'il est par le physique un peu trop avenant de la rédac chef...
Alors, Spirou sait enfin ce qu'il veut faire, après tant d'années à voyager autour du globe : tout simplement, ne rien faire ! Ou alors, se mettre enfin à faire pousser des fleurs et des légumes, tout en prenant des cours de peinture, histoire de s'adonner enfin à son art favori... Mais les événements, bien entendu, vont en décider tout autrement. Les grands héros sont toujours appelés dans les enquêtes les plus mystérieuses...
Ici, cela commence par Noé, directeur du cirque qui passe localement. Spirou lui rend visite, et finit par se retrouver avec Fauvette, une adolescente, fille cachée de Noé de son état... Et comme bien des adolescentes, Fauvette n'est franchement pas facile, que ce soit au premier abord, ou aux abords suivants d'ailleurs... Et cela, Spirou va l'apprendre à ses dépends, c'est bien différent à gérer que n'importe quelle grande aventure !
Et puis, il y a ce mystérieux artiste qui peint des tableaux magnifiques, donnant naissance à un courant artistique singulier : le zooïsme. C'est bien simple, on ne parle que de cela sur toute la planète art, et bientôt Fantasio, sur les injonctions de sa rédac chef, va devoir enquêter afin de démasquer qui peut bien être ce mystérieux peintre dont les œuvres s'arrachent à des prix qui crèvent les plafonds !
Ce Spirou de Franck Pé (dessinateur, est-il besoin de le rappeler, de Zoo chez Dupuis) et Zidrou (Les beaux étés, Lydie, La mondaine...) est vaste. Et ce, pour notre plus grand plaisir ! D'abord, c'est avec bonheur que l'on retrouve les planches de Franck Pé, qui n'est nullement dépaysé avec cette aventure pleine d'animaux du cirque. C'est beau, travaillé, et les animaux tiennent une place importante, presque centrale, dans cette aventure, sans pour autant occulter les personnages emblématiques de la maison Dupuis.
Car une bonne partie se base sur la relation entre Fauvette et son père d'une part, un directeur de cirque bien plus à l'aise avec des animaux qu'avec des enfants, et également entre Fauvette et Spirou, qui peut arriver à se demander ce qu'est la paternité ! On n'oubliera pas, au passage, de suivre les recherches de Champignac sur un mystérieux champignon noir très envahissant, et on aura achevé de faire avec délice un nouveau tour dans cette galaxie.
La lumière de Bornéo est une aventure tout à fait plaisante et réussie, pleine de clins d’œil d'ailleurs sur des productions plus ou moins récentes du neuvième art. Cela fourmille de ces mille petits détails qui rendent les relectures également indispensables. On aurait bien tort de se priver...
