Depuis l'enquête qui les a conduits chez les vampires, l'agence ASPIC va plutôt mal. C'est notamment Flora, la jeune medium polytechnicienne, qui inquiète non seulement Hugo, mais aussi tout son entourage. Flora est prise d'une étrange dépression depuis quelques temps, et elle rêve d'elle-même en vampire, tuant les pauvres gens qui passent. Et ce n'est pas la visite du père de Flora, riche sénateur de son état qui n'approuve pas les choix professionnels de sa fille, qui changeront les choses...
Ainsi, l'homme acariâtre apprend à sa fille la mort de sa mère... Une mauvaise nouvelle de plus, certes, mais qui parviendra à agir comme un électrochoc sur la jeune femme. Celle-ci va reprendre le dessus sur elle-même, changera d'apparence physique et plongera encore une fois, avec Hugo, sur une enquête qui va mener l'agence Aspic dans le monde du théâtre.
C'est un producteur de théâtre qui vient de faire appel à l'agence. On cherche à empêcher une reprise du célèbre opéra de Faust (toute ressemblance avec la Castafiore serait purement fortuite !). Pour cela, on n'y va pas de main morte... D'abord, ce ne sont que des provocations sans grande importance, mais cela a escaladé jusqu'à la mort d'un machiniste ! A présent, chaque comédien est interrogé. Chacun a un mobile, tous n'ont pas de preuves de ce qu'ils avancent. Il est clair qu'il ne va pas être aisé de démêler le vrai du faux...
D'autant que les soupçons vont même pouvoir gagner le propre commanditaire de l'enquête. Ce dernier a assuré le spectacle pour deux millions de francs. Une somme énorme pour l'époque, mais qui pourrait être aussi une protection immense contre la remplaçante de la cantatrice. Une remplaçante qui a une véritable voie de crécelle... Et puis, il y a aussi ce conduit qui mène vers les égouts, les souterrains de Paris, les catacombes...
Le moins que l'on puisse dire est que l'on voyage avec beaucoup de bonheur et d'intérêt, dans Paris, en compagnie de personnages parfaitement campés pour le début de la troisième enquête de l'agence ASPIC ! Passé le spleen du démarrage, on retrouve vite un personnage de Flora bien plus attachant.
Les dessins d'Emmanuel Despujol sont de toute beauté, même si le dessinateur reprend ici le travail de Jacques Lamontagne. D'ailleurs, l'ancien dessinateur fera ici une apparition dans un clin d’œil parfaitement amené, qui est une bien belle idée parmi tant d'autres. Les dessins sont fins et détaillés, et les expressions, très travaillées, ne sont pas sans rappeler les personnages d'un dessinateur comme Jordi Lafebre (Les beaux étés). C'est vraiment plaisant et agréable, et d'une qualité à noter tout particulièrement.
D'autant plus que le récit de Thierry Gloris est lui aussi parfaitement rythmé et intéressant. On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de ce tome, et on se surprend à maudire le temps d'attente qui nous sépare du tome 6... Vivement la suite !