Les Chroniques de l'Imaginaire

Le requiem du Roi des Roses (Le requiem du Roi des Roses - 4) - Kanno, Aya

Moi Richard être roi ? Quelle audace, quelle perfidie, pense le jeune Richard hanté par les visions de son père lui demandant de porter à la mémoire de tous son nom. En même temps, en faisant la revue des prétendants à la couronne d’Angleterre, aucun n’est véritablement brillant et Richard est le seul digne de ce titre.

Apprenant qu’Henri est toujours en vie après sa capture, Richard se précipite vers sa chambre pour l’occire. Il est interrompu in extremis par le roi Edouard. Ne pouvant les laisser sous un même toit, Edouard éloigne Richard quelques temps en l’envoyant chez le comte de Warwick. La reine enceinte doit éviter toute agitation...

Arrivé chez les Warwick, Richard croise Anne, la fille Warwick. Les souvenirs d’enfance qu’Anne et Richard partagent leur rappellent les sentiments naissants qu’ils ont eus l’un pour l’autre. Mais un amour est-il possible à l’heure où les intrigues de la cour ont donné au comte de Warwick son surnom de faiseur de roi ?

Dans ce quatrième opus du Requiem du Roi des Roses, Richard se retrouve mêlé aux intrigues politiques malgré lui : conditionné par son père, utilisé par Edouard et Warwick, Richard est propulsé dans une autre dimension, celle de la politique, des coups bas. Sur ce thème, on est dans la ligne shakespearienne et chaque personnage a droit à son stratagème. Le tout est richement exploité.

Côté graphique, le point commun avec l’auteur anglais serait la ressemblance des personnages : les traits sont très familiers pour garder le caractère familial des lignées, et ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver, surtout que Kanno enchaîne les séquences. Les apparitions des fantômes de Jeanne d’Arc ou du père de Richard, tous deux sur un style sombre et machiavélique, ajoutent ce côté seinen. Au final, l’auteur a réussi son pari en mariant les mondes de la littérature classique et du manga.