Un fait divers qui serait resté un fait divers sans effet sur le monde si cela avait été un meurtre ordinaire. En mars 1911, en Russie, un enfant est découvert dans ce qui est décrit par les témoins comme une grotte dans un quartier reculé de Kiev. L'enfant a été mutilé par 47 coups de couteau et est demi nu.
En 1911, l'Ukraine est russe et se doit de suivre les lois de la Russie et donc les Juifs de l'époque sont soumis au pogroms et à la ségrégation. Ce meurtre va réveiller de vieux démons du folklore russe, il paraît que les Juifs font des sacrifices d'enfants chrétiens. Il faut un coupable et celui-ci est trouvé très - trop - vite. Après un procès qui n'a de procès que le nom, Mendel Beilis, père de cinq enfants et voisin paisible, est condamné. Cette affaire va embraser toute l'Europe et la quasi totalité des grands intellectuels de cette époque vont donner leur avis sur l'affaire.
Voilà un livre qui n'avait rien pour me plaire, ni le sujet ni ce qui a pu se passer ne m'emballait, pour être tout à fait honnête. Mais voilà sous, la plume d'Edmund Levin, j'ai découvert une affaire bien plus profonde et politique que cela avait pu être suggéré. J'ai beaucoup aimé et il s'en est fallu de peu pour que ce soit un coup de cœur. Il y a du suspense, de l'attente, un peu de faits historiques, l'auteur qui a travaillé sur cette affaire comme un stakhnanoviste compilant plus de cinq mille pages d'archive pour nous offrir ce livre.
Bref, un livre tout à fait surprenant vers lequel je ne serais pas allé directement mais qui s'avère absolument passionnant !